Seventh Tree

Goldfrapp

Mute – 2008
par Splinter, le 10 mars 2008
8

Encensé à la sortie de son premier album, Felt Mountain, en 2001, le duo britannique Goldfrapp a quelque peu désarçonné ses tout premiers fans avec ses deux opus subséquents, Black Cherry en 2003 et Supernature en 2005, qui, bien qu'excellents, témoignaient d'un changement de direction musicale assez improbable, le groupe osant le grand écart entre de subtiles plages aériennes et les rythmes grassouillets voire putassiers de la disco, au point d'être choisi pour illustrer un spot publicitaire pour un parfum Armani... Que ces thuriféraires de la première heure qui ont pu se désintéresser depuis lors des aventures d'Alison Goldfrapp et Will Gregory, tendent à nouveau l'oreille : Goldfrapp revient en force dans un genre proche de ses premières amours.

Car, visiblement attiré de nouveau par la préciosité et les mélodies cristallines, Goldfrapp a en effet décidé d'opérer une forme de retour en arrière assez spectaculaire avec ce nouvel et quatrième album, Seventh Tree, dont la pochette, sublime, parvient à traduire en une seule image toute la sensualité qui s'en dégage. On connaissait Alison Goldfrapp, sexy icône glam-chic et décadente ("Strict Machine", sur Black Cherry), prompte à montrer sa petite culotte malgré un âge relativement mûr, on la découvre douce et tendre ("Road to Somewhere"), au charme presque campagnard et suranné ("Eat Yourself"), à la voix en tout cas toujours aussi érotisante ("Clowns", en ouverture), pour ne pas dire autre chose.

Sans renier les machines et les rythmes électroniques ("Little Bird"), Goldfrapp se veut aujourd'hui plus classique, sans sombrer dans le classicisme, en optant pour le piano et les cordes ("Some People"), plus pop également ("A&E", "Caravan Girl"), quitte parfois à flirter dangereusement avec la FM kitsch ("Happiness"). Album lumineux et particulièrement chaleureux, invitation à batifoler dans les hautes herbes, ce Seventh Tree pourrait donc bien réconcilier Goldfrapp avec ses premiers fans et, pourquoi pas, lui permettre de conserver ses adorateurs plus récents, même si la transition avec l'album précédent s'avère quelque peu brutale lorsque l'on ne s'y attend pas. Cet album envoûtant témoigne en tout état de cause de la vitalité de ce groupe toujours aussi mystérieux et de plus en plus incontournable.

Le goût des autres :
7 Popop 7 Laurent