Idle No More

King Khan & the Shrines

Merge – 2013
par Jeff, le 18 septembre 2013
7

Si l’on en croit le communiqué de presse probablement pondu par un stagiaire de chez Merge payé au lance-pierre, cela ferait six ans que l’on n’aurait pas entendu une note en provenance du cerveau cramé de King Khan et ses Shrines. Et c’est vrai. Pourtant, le mec n’a pas vraiment passé ces dernières années à tresser des bracelets brésiliens dans son appartement de Berlin, où il vit désormais. Et où il n’a pas dû passer énormément de temps en fait, tant on à l’impression qu’il a occupé l’espace médiatique. Entre la collaboration avec les Black Lips sous la bannière Almighty Defenders, le projet (visiblement avorté) avec le GZA du Wu-Tang Clan ou un troisième album de King Khan & BBQ Show sur In The Red Records, le Canadien a occupé l’espace avec son habituelle énergie et ses tenues extravagantes – quand il en met. De retour avec ses Shrines, c’est sur Merge que le bonhomme débarque et pour le dire simplement: qu'est ce que ça fait du bien. Dans le communiqué de presse susmentionné, le chef d’orchestre de ce jouissif foutoir cadre bien le projet qui nous occupe évoquant, dans le désordre, Sun Ra, James Brown, Otis Redding, The Monks, The Velvet Underground et une jeunesse à bouffer pas mal de LSD. Et pour le coup, le Montréalais exilé en Allemagne ne nous trompe pas sur la marchandise : les douze titres de Idle No More proposent un condensé d’influences astucieusement servi par un King Khan toujours aussi facétieux et faussement jean-foutre. C’est sévèrement burné, judicieusement cuivré, et harmonieusement balancé. Il paraît que ça aborde des thèmes plutôt sérieux, mais franchement, on ne s’en rend pas vraiment compte. Et puis on n’est certainement pas venu pour prendre un cours de géopolitique ou s’entendre conter les malheurs du monde en chanson. Ce disque, c'est surtout un remède contre la morosité ambiante (et putain, y'a du boulot), et surtout le genre de galette dont on ne doute pas une seule seconde que la transposition au format live saura révéler son lot de bonnes surprises, de jets de bières et de dodelinements plus ou moins violents. Vive le roi.