Antidotes

Foals

Transgressive – 2008
par Jeff, le 1 juillet 2008
8

GMD, dernier sur la hype! Alors que la presse et le public s’enflamment pour ce groupe anglais depuis plusieurs mois déjà, la rédaction de votre cher webzine n’a pas pris la peine de jeter une oreille attentive au premier album de cette formation originaire d’Oxford. Pourtant, ce n’est pas faute de voir son nom mentionné à tout bout de champ dans la presse spécialisée. Et comme il faut bien qu’une bonne âme s’y colle, c’est pour ma pomme. Heureusement, c’est le genre de tâche qui n’a rien d’une corvée: il suffit de réécouter « Try This Piano », « Hummer » ou « Mathletics », les trois singles qui nous ont permis de découvrir Foals l’année dernière, pour avoir conscience du potentiel énorme du groupe. A ces excellentes prédispositions, il convient par ailleurs d'ajouter une sérieuse dose de confiance en soi dans le chef de ces cinq Anglais puisqu’ils n'ont pas jugé bon d'incorporer les trois bombinettes susmentionnées au tracklisting d'Antidotes, un premier album contenant uniquement des nouvelles compositions et des faces B/démos réenregistrées.

Ce n'est plus un secret pour personne, depuis quelques années, le rock s’est fait plus dansant que jamais, à un point tel que dans certains cas, la frontière qui sépare ce bon vieux rock des musiques électroniques s'est faite plus fine et fragile que jamais. Mais malgré toutes les bonnes intentions des géniteurs de ce mouvement (The Rapture, LCD Soundsytem,…), ceux-ci ont été incapables d’empêcher des hordes de formations plus ou moins arrivistes de s’engouffrer dans cette brèche béante qu’est le dance rock - merci Shitdisco ou New Young Pony Club. Heureusement, des groupes comme Foals nous permettent de garder la foi. Alliant la précision chirurgicale du math rock à l’énergie du dance punk, Foals produit une musique qui se plaît à emprunter des chemins de traverse et à bouleverser quelques conventions. Pour donner un exemple concret, on pourrait dire que sur bon nombre de morceaux, le groupe parvient à rééditer l'exploit signé par Battles avec « Atlas »: respecter des schémas musicaux plutôt stricts et faire preuve d’intransigeance tout en parvenant à produire des chansons capables de vous retourner un dancefloor en quelques secondes à peine. Et même si ce Antidotes aurait pu être amputé d’un ou deux titres (ça sent le remplissage et la redite en fin de disque), il n'en reste pas moins plus passionnant que la majorité des trucs qu’ils nous sera donné d’entendre cette année.

Finalement, ce qui désarçonne le plus, c’est le fait que ce mélange ambitieux ait fait l’unanimité auprès d’un « grand public » qui n’est spécialement connu pour son exigence en matière de choix musicaux – lui qui préfère se cantonner à ce qui ressemble de près ou de loin à du Daft Punk ou du Libertines depuis quelques années. C’est peut-être là le signe qu’il est prêt à tenter de nouvelles expériences, et rien que pour cela, on ne sera jamais assez reconnaissant du travail fourni par Foals.

Le goût des autres :
6 Adrien 7 Simon 6 Popop 7 Maxime