Loyle Carner s'associe à Madlib pour une mélancolie salutaire

par Amaury, le 12 novembre 2020

Chaque fois que l’on évoque le nom de Loyle Carner, on ne peut s’empêcher d’affirmer que le MC londonien sauvera le monde avec sa musique. C’est une évidence : à l’heure où le rap glauque et sombre est devenu le fond de commerce d’une grande majorité d’artistes – du moins les plus visibles – Loyle Carner ne cesse de diffuser des ondes positives au travers de grooves lumineux.

Celui-ci le prouve une nouvelle fois en revenant avec son premier titre depuis plus d’un an, c’est-à-dire depuis la sortie de son album Not Waving, But Drowing. « Yesterday » débarque avec force, puisque le rappeur pose sur une prod’ que l’on doit au génial Madlib, dont les accents jazzy collent parfaitement au flow-traction de Loyle Carner qui tire l’auditeur toujours vers l’avant.

Passons le son et le clip dont la qualité et l’élégance ne sauraient être discutées – les images proviennent d’ailleurs du travail combiné de Loyle et de son frère –, mais parlons surtout du texte, venu pour évoquer la question du métissage dans le monde contemporain. Selon le mc : "it’s really just about what it is to be black and white, in a world where you pretty much have to be one or the other. It hurts the way I felt about my race back then, is the same way I feel now. Nothing has changed since my last entry, nothing has changed since the last century. I hope that soon this song is nothing more than a reminder of a different time, and collectively we’re able to move forward to a time of more respect, acceptance and understanding".

Un futur que l’on espère donc meilleur, futur dans lequel on pourra peut-être apprécier un album conjoint entre Loyle Carner et Madlib, comme pourrait le suggérer l’image subliminale de la fin du clip où l’on aperçoit un poster mêlant les visages des deux artistes, sous l’inscription « MADLOYLE ». Dans le cas contraire, on espère au moins que le rappeur se fendra rapidement de nouvelles frappes comme sa toute récente collab’ avec Knucks

Ça fait du bien, hein ?