Le schiev festival va exister en ligne pour être la BO du reboot de ton lockdown
Depuis 6 ans, le schiev aime se définir comme un festival « simple ». Simple dans sa manière d’accueillir, mais aussi simple dans sa façon qu’il a de proposer une expérience à taille humaine en investissant, trois jours durant, les locaux du Beursschouwburg bruxellois.
Sans prétention, le projet fait son petit bonhomme de chemin et propose, aux oreilles les plus curieuses, des programmations hors des sentiers battus, navigant entre pop d’avant-garde et IDM déstructurée, artistes locaux et internationaux, musique électronique ou purement acoustique.
Malheureusement, comme beaucoup d’initiatives culturelles, l’organisation du schiev n’a plus rien de simple en 2020. À l’heure où organiser des évènements en s’adaptant aux contraintes sanitaires relève plus du masochisme que du défi, le festival a tout de même tenu à maintenir son édition, modelant sa forme au gré des mesures et des évolutions de la pandémie.
Comme beaucoup d’initiatives similaires, l’équipe a donc décidé de proposer une programmation virtuelle pour accompagner notre routine quotidienne. Depuis leur site (ou depuis les radios partenaires LYL et Radio Panik), le festival proposera, du 9 au 15 novembre, deux performances « live » par jour dans le but de mettre en son des moments précis d’une « simple » semaine. Des moments de vies tels que la préparation de votre dîner ou de votre prochaine insomnie seront donc disponibles en ligne à des horaires précis, préparés avec attention par des artistes trié.es sur le volet.
Si la perspective d’un deuxième confinement a plutôt tendance à nous plomber le moral, l’initiative du schiev nous remplit de joie et nous rassure dans l’idée que tout n’est pas mort et que la capacité de résilience de certaines initiatives triomphera de ces jours sombres pour la culture et la musique live.
Afin de vous convaincre d’aller vous coller le nez devant votre écran à des heures farfelues, on a décidé de revenir - simplement bien sûr - sur ce qui nous apparaît être comme les cinq moments à ne pas rater dans cette édition. On vous invite toutefois à aller fouiner dans la programmation complète et noter sur vos calepins les créneaux à ne surtout pas louper.
Lundi 9 novembre - 7h00 - Regarder le lever du soleil
Quoi de mieux qu'un set ambiant de Stellar OM Source pour commencer la semaine du bon pied ? Si l'artiste basée à Anvers délivre habituellement un son dansant aux influences new wave, house et techno, la franco-italienne fera un virage à 180°C avec une selection planante pour contempler le lever du soleil et planifier une semaine de dur labeur. Pour un réveil plus énergique, son dernier EP sur Dekmantel, issu d’un enregistrement live, devrait ravir les amateurs d’une house exigeante aux mélodies contagieuses.
Interview de l’artiste et live (online)
Mercredi 11 novembre - 13h30 - Une sieste
Après un début de semaine chargé, un break à mi-parcours s’impose ! Le temps d’une sieste bien méritée, le schiev vous propose de prendre un temps pour vous laisser bercer par la musique de Jay Glass Dubs. Une dub expérimentale accompagnée d’un trio basse/voix/synthé onirique qui nous avait séduits lors de sa dernière sortie sur le prestigieux label anglais Berceuse Héroïque. Plus efficace qu’une séance de médiation pleine conscience de Christophe André.
Interview de l’artiste et live (online)
Jeudi 12 novembre - 9h00 - Prendre les transports en commun
On admettra bien volontiers qu’en période de télétravail généralisé, il apparaît compliqué de prendre son habituelle ligne de train/métro/tram. Néanmoins, si l’odeur d’urine de votre arrêt de métro vous manque ou que vous avez oublié le bruit lié au frottement des rails, la footwork foutraque du prodige anglais Rian Treanor (Planet Mu) devrait vous permettre de vous rappeler l’angoisse générée par vos pires changements à Gare du Midi.
Interview de l’artiste et live (online)
Vendredi 13.11 - 11h00 - Répondre à une deadline
Après avoir scrollé en slip sur Youtube la moitié de la semaine, une réunion Zoom vous rappelle vos obligations auprès de votre employeur/fournisseur de chômage partiel. La musique d’object blue, riche en basses, devrait vous aider à augmenter votre fréquence de mail et feindre une activité débordante auprès de vos collègues les plus exigeants. Les sonorités laboratoires distillées par l’anglaise d’adoption n’oublient jamais de vous faire bouger et devraient vous permettre d’appréhender le week-end sous les meilleurs auspices.
Interview de l’artiste et live (online)
Samedi 14 novembre - 18h00 - Prendre l’apéro
Un apéro Zoom ? Vous avez suffisamment donné durant le premier confinement, très peu pour vous. Toutefois, rien ne va vous empêcher de vous enfiler quelques verres d’alcool de prune en regardant la Boiler Room délirante des zinzins de Borokov Borokov. Les influences du trio anversois vont du punk à la techno en passant par la hardcore et l’énergie déployée lors de leur live au Ampere Open Air le prouve. Aussi absurde qu’imprévisible, la musique de Borokov Borokov devrait vous permettre de sortir de votre routine de fin de semaine, finir cette satanée bouteille de prune et vous levez avec votre traditionnelle gueule de bois dominicale.
Interview de l’artiste et live (online)