En 2015, Spotify vaut 8,4 milliards de dollars (et que les autres se démerdent)
Tandis que la hype autour de Tidal fait un gros pschiiiit (le PDG s’est fait dégager, l’app n’est même pas dans le top 700 des téléchargements sur l’App Store...) et qu’on attend de savoir ce que Apple va nous concocter avec le rachat de Beats Music, le boulevard devant Spotify ne semble jamais avoir été aussi large.
En tout cas, c’est ce que les chiffres semblent indiquer. Avec 15 millions de membres payants et 45 millions de personnes qui utilisent la version gratuite de l’app, le géant du streaming truste la première marche du podium depuis belle lurette avec un service qui, rappelons-le, n’est pas encore vraiment rentable – alors que Spotify engrangeait ses premiers bénéfices en France en 2013, les chiffres en 2014 faisaient quand même état d’une entreprise qui avait perdu plus de 200 millions de dollars depuis sa création.
Pourtant, le business model de la société fondée en 2006 à Stockholm par Daniel Ek ne semble pas effrayer les investisseurs, puisque ceux-ci viennent d’injecter un peu d’argent frais dans la société. Et par argent frais, on entend la coquette somme de 400 millions de dollars. Et par investisseurs, on entend pas des couillons comme toi et moi qui n'ont pas un balle en poche, mais plutôt des sociétés qui portent des noms aussi joyeux que Senvest Capitol, Discovery Capital Management, ou Halcyon Asset Management. Bref, pas une bande de joyeux philanthropes mais bien des gars en costard Armani qui veulent du retour sur investissement.
Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, la société Spotify est évaluée à 8,4 milliards de dollars selon le magazine Billboard. Ce qui la place bien loin devant le second de ce magnifique concours de qui-a-la-plus-grosse-quéquette-du-biz, puisqu'en termes de capitalisation Pandora ne vaut « que » 3,6 milliards de dollars - han, la loose les mecs. Ce qui veut également dire que le poids de Spotify est déjà plus important que celui de l'industrie du disque américaine, estimé à 6,1 millards de dollars.
Cependant, là où l'industrie mondiale a généré un chiffre d'affaires de près de 15 millards de dollars, Spotify a peiné pour faire rentrer 1 milliard de dollars dans ses caisses et est encore loin de dégager du bénéfice - il faut dire qu'avec 70% des recettes qui partent en royalties, ça ne laisse pas des masses de pépettes pour le reste.
Bref, le seule option viable pour un monstre comme Spotify, serait peut-être de se faire racheter rubis sur ongle et à prix d'or (lisez à un prix exorbitant qui ne reflète pas la valeur réelle) par un géant du web style GAFA, c'est-à-dire Google, Amazon, Facebook ou Apple. Ah non, on oublie cette dernière société, qui a signé un joli chèque de 3 milliards de dollars à un certain Dr. Dre et ses copains l'année dernière...
Quoi qu'il en soit, malgré une modèle économique voué à l'échec pour pas mal d'experts, malgré une concurrence qui ne manque pas d'idées, malgré des majors qui demandent à Spotify d'arrêter son service gratuit histoire de conscientiser l'utilisateur, le géant aux pieds d'argile résiste. En gros, le message de Spotify à l'attention de ses concurrents peut-être résumé comme suit: