Catastrophe du Pukkelpop: la faute au piratage musical!

par Jeff, le 16 septembre 2011

« Un drame pas si naturel que ça », voilà le titre choisi par le Figaro pour nous pondre le genre de papier avec lequel on n’hésiterait pas à se torcher le cul un lendemain de veille tellement il contient de conneries en si peu de place. En effet, dans ce bref article au sujet de la catastrophe du Pukkelpop, on laisse sous-entendre que les quatre morts et nombreux blessés suite à la tempête qui a balayé le site ont été causés indirectement par… le piratage sur Internet!!! Et certainement pas par des vents exceptionnels qui ont soufflé jusqu’à 170 km/h sur la plaine de Kiewit, ça non. En même temps, ce n’est pas la première fois que le piratage musical est accusé de tous les maux, mais ici, c’est clairement pousser le bouchon un peu trop loin.

Mais que nous dit précisément l’article du Figaro: que des experts en assurance (une belle bande voleurs dans leur genre aussi ceux-là) voient dans la catastrophe du Pukkelpop "une conséquence inattendue de la chute des ventes de disques. Leur justification? "Les groupes ayant un besoin vital de concerts géants, ils louent de gigantesques estrades, surchargées d'équipement vidéo et de spots. La pluie et le vent ne les détruisent pas plus qu'avant, mais quand elles tombent, cela fait beaucoup plus de dégâts". C’est clair que les Smith Westerns, qui se trouvaient dans le minuscule Château qui s’est effondré comme un vulgaire château de cartes, c’est le genre de groupes qui loue son matos chez les mecs qui livrent U2 ou Beyoncé. Par ailleurs, il semble acquis que les grosses structures du site, même si elles ont sérieusement tremblé, ne se sont pas effondrées.

Il apparaît clairement que le drame qui a touché le Pukkelop était de nature exceptionnelle et qu’on ne pourrait remettre en cause l’organisation sans faille du festival limbourgeois. Et même si ce drame doit surtout servir d’exemple à certains organisateurs qui font peut-être passer la sécurité au second plan, il n'empêche visiblement pas quelques tristes énergumènes d'y aller de leur analyses inutiles. Triste.