Ah ben merde, on avait complètement zappé le retour de Wiley

par Jeff, le 1 octobre 2016

En même temps, c'est un peu sa faute aussi, merde.

Malgré son statut de daron du grime aux côtés des valeurs sûres Skepta et JME, Wiley aura eu la fâcheuse habitude de gérer sa carrière comme Jérôme Kerviel gérait son portefeuille d'actions. Parce qu'il faut se rappeler qu'on parle d'un mec qui, avec Dizzee Rascal, a participé à la première percée du grime avec la sortie de son premier album sur le poids lourd indie XL Recordings - son Treddin' On Thin Ice est sorti en 2004, un an après Boy In Da Corner. Et, si Dizzee Rascal a au moins eu le mérite d'assurer ses vieux jours en nous pondant quelques bouses, Wiley a lui pris un malin plaisir à bousiller toutes les opportunités qui s'offraient à lui, devenant une sorte de loser magnifique du grime, là où un Skepta a patiemment attendu et intelligemment mené sa barque jusqu'à la consécration ultime (auprès du grand public et de l'industrie s'entend) : le Mercury Prize 2016.

Cela ne veut pas dire que, pendant toutes ces années, Wiley a fait de la merde ou mangé des kebabs en jouant à la PS4. Bien au contraire : mais son caractère de chiottes, son manque totale de fiabilité et sa propension à commettre quelques énormes fautes de goût ont empêché ses meilleures productions d'arriver aux oreilles du plus grand nombre.

Le plus bel exemple en date est probablement ce Godfather, nouvel album qui sortira en novembre. En juillet, Wiley annonçait lui-même sur Twitter que le disque ne sortirait pas (c'était "pointless"), pour finalement se raviser le lendemain pour on ne sait trop quelle raison - on imagine qu'il y a un label qui lui a rappelé des obligations contractuelles. Typiquement le genre d'errements qui font qu'on a arrêté de suivre de trop près une carrière qui enchaîne les plantages.

Après, il reste la musique et le premier single de The Godfather qui a filtré nous laisse penser qu'on va pouvoir entendre un disque potentiellement capable de se hisser au niveau de Konnichiwa ou Integrity, pour citer les deux disques de ses BFF au sein du crew Boy Better Know. "Can't Go Wrong", c'est une production bien guerrière et un flow agressif qui n'a pas pris une ride. Bref, Wiley is back. Jusqu'à la prochaine entourloupe. En attendant, on profite.