Auditorium

Radar bros

Chemikal Underground – 2008
par Jeff, le 11 août 2008
8

Formés en 1996, les Radar Bros publient des albums avec une confondante précision. En effet, tous les trois ans, les fans du groupe peuvent s’attendre à une nouvelle livraison de leur formation préférée. Et une fois de plus, les Californiens n’ont pas failli à leur réputation. Après The Fallen Leaf Pages en 2005, les voilà qu’ils débarquent avec Auditorium, leur cinquième opus, toujours dans une indifférence aussi regrettable qu'incompréhensible. Membre éminent de la scène slowcore aux côtés de Low ou Slowdive, le groupe emmené par Jim Putnam n’a jamais vraiment évolué depuis sa formation, mais a cependant réussi à maintenir un niveau de qualité constant qui en fait un groupe respecté par les trop rares personnes qui l’ont découvert.

Auditorium est donc un disque sans surprises, le genre d’opus auquel le groupe nous habitue depuis maintenant de nombreuses années et sur lequel les fans peuvent se ruer les yeux fermés puisqu’on y retrouve ces ambiances mélancoliques (voire carrément déprimantes), cette batterie métronomique, ces guitares de velours et cette voix de satin au service de compositions à la beauté intemporelle. Difficile donc de prendre le groupe en défaut sur les douze titres qui forment cet Auditorium léché. D'une lenteur envoûtante, la musique des Radar Bros nous imprègne de ses émotions et nous ensorcèle par sa fragile beauté. Ceci dit, quand on voit le succès rencontré par le groupe en quinze années de carrière, on se demande si ces louanges servent vraiment à quelque chose tant les Radar Bros semblent promis à un éternel succès confidentiel. Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser que des groupes comme Grandaddy ou Midlake connaissent par cœur la discographie du groupe de Los Angeles et ne se sont pas gênés pour s’en inspirer à un moment ou un autre de leur carrière. Quand on voit le niveau à nouveau atteint par les Californiens sur Auditorium, on ne peut finalement que leur donner raison.