Infinite Light

Lightning Dust

Jagjaguwar – 2009
par Nicolas, le 9 février 2010
8

En termes d’hyperactivité, certains de nos amis canadiens font très fort. Il suffit de penser à toute la constellation Wolf Parade (Sunset Rubdown, Swan Lake,…) ou encore à la congrégation Black Mountain. C’est de cette dernière qu’il sera question ici avec Lightning Dust, le projet d’Amber Webber et de Joshua Wells qui nous avait gratifiés voici près de deux ans d’un premier effort très prometteur, marqué par un titre d’ouverture ("Listened On") tout simplement superbe. L’an dernier, le duo nous est revenu avec Infinite Light, un album lumineux au possible.

Dans l’univers de Lightning Dust, la voix de la demoiselle Webber prend une place prépondérante, dans la lignée d’une Frida Hyvönen, et offre à l’ensemble une dimension lyrique, baroque voire dramatique, même si parfois too much (les trémolos sur "History"). Mais au-delà de la voix, certes à double tranchant, les orchestrations de cet album lui forment un véritable écrin tant les cordes et le piano sont omniprésents. Bien que cet album transpire le romantisme, sans pour autant en être fleur bleue, le couple Webber-Wells l’assume à merveille tout au long d’un Infinite Light qui a tout d’une parfaite cathédrale de lumière, jusque dans sa grandiloquence. Car il apparaît très clairement que Lightning Dust joue à tutoyer cette dernière, parfois à l’excès mais toujours avec brio. Et lorsqu’une éventuelle lassitude vient à pointer le bout de son nez, Joshua Wells prend le micro et offre un contrepoint vocal à sa moitié, ce qui permet de changer résolument la couleur des compositions. Infinite Light a beau être construit des plus riches volutes, il n’en reste pas moins un colosse aux pieds d’argile. Comme cette voix puissante mais qui semble toujours au bord de la rupture…

Si l’on aborde cet album de nombreux mois après sa sortie, c’est qu’il a résisté à l’épreuve du temps. En soi, c’est déjà une très bonne chose. Et à cela nous pouvons ajouter qu’Infinite Light est très certainement l’œuvre d’un des duos féminin/masculin les plus intéressants de l’année écoulée. Ni plus ni moins. Que ceux qui n’apprécient guère les sentiments exacerbés se détournent de ce dernier, de notre côté nous y verrons le résultat d’une alchimie presque parfaite.