Concert

Pukkelpop 2010

Kiewit, le 19 août 2010
par Jeff, le 6 septembre 2010

Mumford & Sons

Il y a trois choses que je déteste en festival : devoir choisir entre deux groupes, ne voir qu’un bout de concert, et être super mal placé au point de ne presque rien voir. Autant dire que ce concert de Mumford & Sons se présentait donc très mal : arrivé à la dernière minute, il me faut affronter la plus grosse affluence de cette année dans le Marquee. Heureusement, il ne faudra que quelques secondes pour que toutes ces craintes s’envolent : visiblement, Sigh No More, le premier album de Mumford & Sons, est un carton en Flandres et c’est un public absolument survolté qui accueille les Britanniques pour cinquante minutes de karaoké qui me rappellent pourquoi on aime tant le Pukkelpop. Dans une ambiance de folie, le quartet (accompagné de quelques cuivres sur certains morceaux) tentera tant bien que mal de ne pas se laisser noyer par un public connaissant chaque mot et chaque note par cœur. Du coup, peu importe d’y voir quoi que ce soit… On se laisse porter, on oublie Fred Durst et sa casquette, on s’égosille sur « Little Lion Man » et « The Cave » en emmerdant les regards de ses voisins, on oublie la déception de ne pas voir arriver la copine Laura Marling qui jouait quelques minutes plus tôt au Château et on sort du Marquee en sueur en se disant que le succès de Mumford & Sons est amplement mérité. Maintenant, il faut que le groupe ne se perde pas en chemin, et ça c’est une autre paire de manches. En attendant, meilleure ambiance de ce 25° Pukkelpop et de loin.

Popop

Plastikman

Il ne fait nul doute qu'une des grandes attractions du vendredi était la venue de l'inestimable Plastikman. Alors que Richie Hawtin a laissé dormir le plus célèbre de ses pseudos durant de (trop) longues années, on se dit que ce retour en grâce ne pouvait se faire sans nous. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le Canadien a frappé fort, très fort même. Programmé pour soixante petites minutes, Plastikman a de nouveau fait la démonstration d'une techno minimale unique : entre ambient obscure, poussées acides et rigueur ryhtmique implacable, ce live tombait à point nommé pour nous rappeler qu'une discographie comme la sienne n'a rien perdu de sa superbe malgré le poids de l'âge - bientôt vingt ans pour les plus vieux titres. Entre le « Ask Yourself » de départ et le superbe « Mind In Rewind » en guise de conclusion, Richie Hawtin n'a cessé de faire varier les hauteurs, les impressions. Un live aussi puissant qu'intelligent qui a plongé chacun des auditeurs dans une expectative chaque fois renouvelée une heure durant. Tout ce mysticisme techno allait de pair avec un visuel tout aussi en avance sur son temps (mur de LED et veejaying compris), pour un résultat final terriblement psychédélique et ensorcelant. Plastikman quittera finalement sa tanière et son mur visuel pour saluer le public à sa manière, balançant un « Spastik » complètement animal aux oreilles d'auditeurs qui n'en demandaient pas tant. Un live à la hauteur du personnage : énorme et incontournable.

Simon