Skream dévoile le septième volume de sa série Skreamizm

par Aurélien, le 21 décembre 2012

A de rares (mais notables) exceptions près, on fuit un peu la discographie de Skream comme la peste. Car si Oliver Jones a effectivement consolidé sa façon de produire un dubstep digital et froid, il demeure toutefois dans les productions de l'Anglais un certain sentiment de redite péniblement atténué par certaines tentatives vaines de faire du neuf avec du mauvais - comme en témoignent les moins bons moments de son (pourtant pas si mauvais) sixième volume des Skreamizm ou ses relectures les plus foireuses.

Mais voilà, aujourd'hui Skream est partout : lui et son pote Benga ont dégagé Gilles Peterson de la BBC, Kelis et Katy B continuent de s'arracher ses services, et surtout le mec est responsable de l'un des mixes les plus populaires de cette fin 2012 avec son versus avec les tout aussi omniprésents mecs de Disclosure. Une ultime sortie pour boucler la boucle relevait donc de l'évidence pour honorer son statut d'icône du cool.

Histoire de replacer les choses dans leur contexte, la série Skreamizm c'était quand même un peu le champ n°1 pour les expérimentations du Londonien, à une époque déjà lointaine où le dubstep était un genre encore en train de tituber. Les plus fans se souviendront notamment d'un deuxième volume qui quittait un peu les sons grime pour se réorienter sur ses racines dub, ceci avant que l'Anglais ne conjugue définitivement la matière qu'il avait entre les mains deux volumes plus tard, transformant le dubstep en parfaite symbiose entre dub, UK garage et grime. Alors forcément quand une série avec un pareil renom fait état de l'évident surplace de son géniteur, on se désole que la légende se retrouve un peu souillée.

Après, ce septième volume n'est pas en soi mauvais : on était déjà surpris de trouver sa collaboration avec Kelis plutôt potable, on sera d'autant plus surpris de constater que quelques bangers retiennent notre attention (notamment l'explosif "Inhuman"). Seulement voilà, une fois de plus on constate combien le son de l'Anglais reste imperméable à toute mutation: toute tentative de métissage house plante lamentablement ("Sticky") et même son habituel savoir-faire dans la cuisine de basslines old school suinte le déjà-vu et la stérilité ("Scrooge's Revenge"). Alors si toutefois nos mots ne vous ont pas trop rebuté, le volume est intégralement écoutable un peu plus bas.