News-chronique : Francis Harris et la chocolaterie
Bon, vous le savez, on est pas mal occupés dans nos vrais vies. Alors forcément, quand un bon disque nous a échappé, ben on se rattrape comme on peut pour vous fournir malgré tout de la bombe en spray, eut-elle déjà deux mois. Alors à première vue, on pourrait dire que Francis Harris est un illustre inconnu son album. Heureusement pour lui, Leland, risque foncièrement de changer la donne. Francis Harris n'en est pourtant pas à son coup d'essai puisqu’il officie déjà depuis plusieurs années sous le pseudonyme d'Adultnapper, produisant cette fois une techno minimale simple mais efficace.
On fait bien de vous parler « brièvement » de ce premier album, là où Francis Harris s'écarte de la spontanéité techno pour nous mener vers des mélodies profondément intimistes. Des éléments de dub-techno, d'ambient et d'électronica viennent enrichir une deep-house tout en retenue. Loin d'aboutir à un agencement sans cohérence, l'album fait montre d'une véritable homogénéité.
Leland s'ouvre sur une longue plage accompagnée de l'apaisante voix de la danoise Gry Bagøien. Cette première piste pose l'ambiance qui va s'égrainer tout au long de l'album : une douce et longue torpeur. S'ensuivront une dizaine de morceaux qui brillent par leur maîtrise : les trompettes jazz entêtantes d’un « Pensum », le piano et des violoncelles de ce « Living Lips . La voix de la chanteuse aux doux accents nordiques revient au cours du magnifique « Lostfound » et du morceau électronica « Pharaoh In the Morning ». L'ultime morceau, « Leland », finira comme un magnifique écho de cet ensemble structuré autour d'une intense émotivité.
Inutile qu’on vous recommande vivement ce premier album, même si c’est fait sur un coin de table, car Leland est une de ces plaques qui ne se livre vraiment jamais totalement, et c'est dans cet aspect insaisissable que réside le plaisir définitif de cet album.