Films & Windows

Lawrence

Dial – 2013
par Jeff, le 23 octobre 2013
7

Lawrence, c’est un peu ce gars du collège avec qui tu n’as jamais entretenu des contacts vraiment réguliers, et qui fait pourtant partie de tes potes sur Facebook, mais dont tu suis de très loin la vie. Pas que le mec soit une quille ou une connard fini. Juste que son existence est au final assez inintéressante et que, plus globalement, t’as autre chose à foutre de ton temps libre que de suivre ses moindres faits et gestes. C’est finalement au détour d’un statut dudit copain d’antan, généreusement liké par la communauté, qu’il se rappelle à ton bon souvenir. Dans le cas de Lawrence, il aura fallu qu’on tombe un peu par hasard (et avec quelques semaines de retard) sur son nouvel album sur Dial (John Roberts, Efdemin, Isolée ou Pantha du Prince) pour se souvenir de l’existence et de l’honnête carrière du dénommé Peter Kersten. En parlant de souvenir, on en garde un très bon de son Lowlights From The Past and The Future sorti en 2007.

De Lawrence, on le disait alors « marchant sur les traces d’un Boards of Canada qui aurait choisi l’écurie Kompakt […] ou Playhouse pour exhumer ses passions mélodiques. » On enchaînait alors sur des comparaisons avec Pantha Du Prince ou Superpitcher, « pour cette faculté à emmener l’auditeur dans des arrière-mondes picturaux avec peu de moyens apparents, en douceur, sans jamais faire violence à une progression impeccable. » Il y a cinq ans, le collègue Simon avait déjà vu juste, et force est de constater que le temps n’a pas eu la moindre influence sur les méthodes de travail du producteur teuton: sa house est toujours aussi cristalline, il affectionne toujours autant la superposition délicate de couches, envisageant son projet comme un éloge de la caresse. Privilégiant la globalité de l’entreprise à la puissance évocatrice de l’un ou l’autre single, Films & Windows se distingue par son arrière-goût bien équilibré et long en bouche. Un disque qui ressemble à beaucoup d’autres dans la même catégorie, mais qui émerge de la masse grâce à ses vertus mélodiques évidentes et sa capacité à ne jamais s’essouffler. Et promis, dès aujourd’hui, on va s’astreidre à suivre l'actualité de Lawrence avec un peu plus de rigueur.