Chaude actualité pour la uk bass music

par Simon, le 24 février 2012

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’année 2012 s’annonce prometteuse en matière de musiques électroniques, et plus particulièrement en matière de dubstep/post-dubstep - si on trouve le temps, on vous parlera de ce même constat concernant la techno. Ce qu’on vous propose ici, c’est un rapide coup d’horizon sur une actualité des plus chargée. Une poignée de très bons EP’s, voire même de long formats – présents ou à venir – au cas où on n’aurait pas le temps de consacrer une chronique complète pour chacune de ces sorties.

On pourrait tout simplement commencer avec le premier single d’un album qui s’annonce fucking massive. On ne se sent pas obligé de présenter le bonhomme, puisque DVA n’est personne d’autre que le nouveau grower de la structure Hyperdub. Non, ce qui nous intéresse réellement c’est son premier album à venir le 13 mars prochain. Un certain Pretty Ugly, qui s’annonce plutôt énorme à en croire ce que nous propose son premier single. « Where I Belong » est tout simplement épique : entre ses claviers qui giclent et sa structure rythmique lente et pourtant martiale, ce titre se gausse d’un clip à son image. Singulier et addictif.

DVA: Where I Belong (Hyperdub 2012) from Hyperdub on Vimeo.

On poursuit avec un EP dont on attendait beaucoup, peut-être parce qu’il consacrait le retour du grand Shed. Que ce soit sur Ostgut Ton ou sur son projet d'EP’s en white label (si vous ne connaissez pas, ruez-vous sur tous les pseudonymes de EQD ou Wax), René Pawlowitz n’a cessé de marquer la musique électronique de sa patte inimitable et tellement « Detroit ». Cette fois, c’est sur 50 Weapons qu’on le retrouve, avec un EP contenant deux titres de folie. Le teaser avait de quoi nous mettre l’eau à la bouche : « It's not techno. It's not dubstep. It's not breakcore. It's not jungle. It's not ambient. It's not chill out. It's not glitch. It's not drone. What is it? Epic bass! ». Si «The Praetorian » fait office de délicieux apéritif, c’est véritablement "RQ-170" qui nous met à genoux : grain plus qu’industriel, ambiance qui pue la violence et percussions vicieuses. C’est pas compliqué, on n’avait plus ressenti ça depuis le Degenerate de Vex’d. C’est dire comme c’est bon.

Toujours sur 50 Weapons - décidemment ce label est sur tous les fronts, avec notamment la sortie imminente du disque d’Addison Groove – on retrouve un personnage qu’on aime beaucoup. Si on voue une telle admiration à Anstam, c’est pour son excellent premier album. Un Dispel Dance qui tirait la bass music dans ses derniers retranchements electronica, avec un sens de la composition hors norme. On le retrouve donc pour un nouvel EP à venir en avril. Et vu l’extrait qu’on en entend plus bas, on se dit que ces deux titres pourraient une fois de plus confirmer la place d’outsider du duo à l’anonymat bien gardé.

On pourrait continuer ainsi pendant des heures, vous dire que James Blake vient d’annoncer un nouvel album qu’il annonce plus agressif (oui on sait, on s’en cale), mais on préfère clôturer cette brève pas si brève que ça avec un vieux de la vieille. Un mec qui n’a pas eu besoin de tricoter avec des inspirations post-branleurs pour survivre à la mutation du dubstep. Ce mec, c’est Goth-Trad, l’auteur du mythique "Far East Assassin" en son temps, qui nous revient avec un long format à ne pas manquer. A l’image d’un Benga à l’époque de son premier album, le Japonais impose une œuvre carrée, qui pourra servir de référence des années durant. Un disque sourd, rigoureux dans son obsession de mener ses tracks à 140BPM, et surtout pas mal dans sa manière d'adapter un style oldschool sans le dénaturer. New Epoch est une bombe, vous devez l’écouter.

On devait s'arrêter là, mais comme dirait Stromae : "Quand y'en a plus ben y'en a encore". Alors cette fois on s'arrête réellement avec le nouvel EP sur 3024, le label du "plus-si-grand-que-ça" Martyn. Et comme on sait que le Néerlandais kiffe pas mal la techno et la house, c'est une petite légende du genre qui pointe son nez à l'improviste : Redshape, ou l'homme au masque rouge qui fait vibrer la scène techno depuis pas mal d'années en balançant bombes sur bombes depuis son quartier général en Allemagne. On le retrouve avec un futur classique house, "The Land", qui n'appelle aucun commentaire supplémentaire. Ces huit minutes sont parmi les plus belles de cette année en cours.