Big Strick, dans l'ombre de Detroit

par Simon, le 19 mai 2011

Ne cherchez pas son MySpace, son lien Soundcloud ou son site officiel, Big Strick est un guerrier tout ce qu’il y a de plus anonyme. Un choix tout ce qu’il y a de plus logique quand on sait que l’Américain vient de Detroit et cultive avec rigueur l’autarcie de ses pères. Alors que la techno et la house de la Motor City ont depuis longtemps quitté les hangars désaffectés pour vivre une reconversion médiatique dans nos contrées européennes, il reste encore quelques inflexibles pour faire vivre leurs passions « à l’ancienne ». Cette démarche des plus extrêmes n’est pas sans rappeler un certain Omar-S – qui nous avait gratifié d’une excellentissime compilation pour la série Fabric. Et musicalement la comparaison fonctionne à nouveau puisqu’on se trouve en face d’une house complètement analogique et intuitive, remplie de claviers 100% Detroit.

Et les similitudes ne s’arrêtent pas là puisque les deux premiers EP de Big Strick sont sortis sur FXHE Records, le label d’Omar-S. Trop de coïncidences: on finira par comprendre que Leonard Strickland n’est personne d’autre que le cousin du grand Omar. Une histoire de famille qui n’empêche pas Big Strick de sortir son premier album sur son propre label, 7 Days Ent. Là aussi il ne faudra pas vous attendre à une promotion à l’échelle mondiale, cet album se recommande par voie de bouche à oreille uniquement. Pourtant il est clair que Detroit Heat est un petit bijou de musique électronique viscérale, complètement intègre – voire intégriste – et taillé pour revigorer les sens. Si vous désirez vous payer un pur produit de la culture « contre-révolutionnaire » électronique, cette plaque est faite pour vous. Nous on est sous le charme.

1. Intro
2. State OF Emergency
3. Maybe 1 Day Feat. Tony Coates
4. Childs Play Feat. Lil Strick
5. Fear No Fear Feat. Don Q
6. A Solider's Story
7. War Dance
8. Under Tone
9. Bar Room Brawl
10. What Up Doe (Omar S Remix)
11. Yllbian Dogfight
12. 100% Hustler
13. Buckle Up
14. Final Hour