Balades Sonores ferme son antenne bruxelloise
Celui ou celle qui se balade à Bruxelles pourrait se dire que la santé de ses disquaires est inversement proportionnelle à celle de ses infrastructures publiques. Ces dernières années, les shops se sont multipliés, proposant aujourd'hui une offre variée et complémentaire : de Crevette Records à Caroline Music en passant par Tropicall Records, Dust Dealers ou Seymour Kassel, il y en vraiment pour tous les goûts, toutes les couleurs et toutes les bourses. Mais derrière les apparences il y a souvent une réalité économique, compliquée et implacable. Et c'est elle qui a poussé la QG parisien de Balades Sonores à acter la fermeture de son antenne bruxelloise à compter de ce 31 décembre 2022.
Si nous avions eu vent de la situation précaire dans laquelle se trouvait le shop depuis son ouverture en 2016, on pensait - peut-être naïvement - que son déménagement dans le quartier des Marolles, son capital sympathie, son offre pléthorique et le retour en grâce du vinyle lui auraient permis de garder la tête hors de l'eau pendant encore de nombreuses années. Mais non, il faut s'y résoudre : Bruxelles va perdre un de ses disquaires les plus chouettes.
Balades Sonores a publié sur ses réseaux sociaux un message qui, sans en dire trop, revient sur ce qui nous amené à cette situation : "Les multiples conséquences de la crise sanitaire et les innombrables défis à relever ont mis à mal l’ensemble de de la flotte Balades Sonores. Malgré la qualité reconnue des sélections et des arrivages, malgré le travail de toutes les équipes à Bruxelles et Paris, malgré une clientèle qui dépasse parfois la simple amitié, une clientèle toujours plus curieuse, plus nombreuse et fidèle... malgré tous nos efforts, Balades Sonores Bruxelles doit hélas vous dire au revoir."
Quand on voit le trafic que drainait "BS BXL", ce genre d'annonce doit aussi être un wake up call pour toutes celles et ceux qui parfois, pensent que streamer son artiste favori sur YouTube ou Spotify, c'est "déjà mieux que rien". Non justement, ce n'est vraiment rien du tout. Et la meilleure façon de joindre l'utile à l'agréable, et de faire d'une pierre deux coups, c'est de pousser la porte d'un disquaire, d'écouter ses conseils, et de lui acheter de la musique.
crédit photo : Laurent Orseau