Kanye West à Glastonbury: ça valait bien la peine de nous chier une pétition
Tandis qu'hier soir les têtes d'affiche à Rock Werchter s'appelaient Lenny Kravitz et The Prodigy (ouéééé...), de l'autre côté de La Manche, c'était Kanye West qui était supposé affronter ses dizaines de milliers de détracteurs, ceux-là même qui s'étaient engouffrés dans la brèche que représentait la pétition demandant son retrait tout en haut de l'affiche de Glastonbury.
Autant être honnête, on était pas sur place. Par contre, en bons fan boys de Yeezy, on n'a pas manqué de se caler sur la BBC hier soir, qui diffusait l'intégralité du concert - c'est pas demain la veille que ça arrivera sur notre service public ce genre de choses...
Alors en attendant qu'on puisse vous trouver une vidéo de l'intégralité du concert, on va quand même vous confirmer que, sans nous avoir livré la prestation "controversée" que les organisateurs nous avaient promis, Kanye West a été à la hauteur de l'événement. Et pas qu'un peu.
La scénographie d'abord, so(m)bre comme d'habitude, et avec pour objectif de littéralement braquer les projecteurs sur le seul Kanye West. Alors qu'un jour, il faudra quand même qu'il pense à mettre un peu dans la lumière l'éminence grise Mike Dean, qui ne le quitte plus depuis plusieurs années, sur scène comme en studio - on parle quand même d'un gars crédité à l'écriture et à la production de tous les titres de Yeezus.
L'attitude ensuite, entre arrogance et self confidence. Avec pour résultat 90 minutes d'auto-glorification qui énervent les haineux autant qu'elles passionnent les fans. Une attitude mourinhesque complètement fascinante, tant il est jouissif de voir ce mec jeter à la gueule du monde son ego surdimensionné. Et qu'il se démerde si ça ne lui plait pas.
La setlist enfin, en forme de best of et sans grosse surprise. Tous les meilleurs moments de la discographie y sont passés (et c'est pas ce qui manque), mais vu l'importance de cette date dans le calendrier de Kanye, on aurait aimé l'un ou l'autre inédit (on peut rêver...) et quelques invités de marque. On a bien eu Bon Iver qui a pu rester dans l'ombre sur le coin de la scène sur deux titres, mais c'est à peu près tout. Pas de Rihanna ou de Paul McCartney. En même temps, en avait-il vraiment besoin? Non, tout simplement.
Après, ça reste un concert de Kanye West en tête d'affiche de Glastonbury: on a eu l'irruption sur scène de l'humoriste Lee Nelson pendant "Black Skinhead", on a pu entendre Yeezy se ridiculiser sur "Bohemian Rapsody", on a eu droit à quelques chansons chantées du haut d'une grue et enfin, notre homme s'est fendu d'un "You are now watching the greatest living rock star on the planet" avant de se lancer dans "Gold Digger". Normal quoi. Par contre, on a pas eu droit à l'une des ses désormais célèbres "Kanye rants". En même temps, qui va s'en plaindre?
Pour ceux qui doutent encore de la capacité de Kanye West à fédérer, on leur laisse ces quelques vidéos pour ravaler leur mauvaise foi.