Fred again.. redonne du sens à la Boiler Room

par Émile, le 4 août 2022

Fred again.. est dans une rare montée en puissance. Depuis 2020 et la mixtape GANG écrite pour et avec le drilleux londonien Headie One, le Britannique enchaîne les succès retentissants. Kodak Black, Jamie xx, The Blessed Madonna (et l'énorme carton de "Marea (we've lost dancing)"), tout le monde veut traîner avec Fred Gibson. Entre sorties intimistes et gros tubes, le type semble tout simplement capable de faire plaisir à tout le monde : puristes de la house ou passagers de l'EDM, everybody loves Fred. Pour se convaincre de son talent à convaincre sur tous les tableaux il suffit de voir la maîtrise qu'il impose sur son dernier single, qu'il partage avec Future et Swedish House Mafia.

Et sa récente Boiler Room met encore plus le doigt sur le phénomène : 70 minutes de plaisir absolu, et beaucoup d'unreleased en plus de ses gros singles, le prochain tube de KH aka Four Tet ou un bootleg Overmono vs. Lil Baby. Mais ce qui impressionne surtout, c'est cette énergie communicative dans un format vu et revu, et qui fait désormais office de passage obligé pour tout·e Dj aspirant à une reconnaissance internationale. Mais Fred again... n'est pas n'importe quel Dj : ça rigole, ça joue avec le public, ça s'amuse avec son drumkit, ce qui donne un public londonien vraiment boiling - et pas les habituels poseurs que l'on peut croiser en arrière-plan. En gros, sur l'échelle de la bamboche des Boiler Room, celle-ci se classe directement très très haut, là où l'on croise Skream B2B Disclosure dans une chambre d'hôtel, Kaytranada et son matos de bedroom dj, ou Denis Sulta et le plafond trop bas du Sub Club.

Cette Boiler Room, c'est aussi un bel hommage rendu à un format que Fred Again.. avoue lui-même adorer depuis l'adolescence, et auquel il vient redonner un peu de vie, notamment avec ce moment magique où il se fait pull up par un type qui vient danser trop près et transforme ce qui pourrait être un gros stress en un pur moment de live. Bref, on prend déjà les paris : s'il gère bien sa carrière, nous lui prédisons une trajectoire à la Bicep - comme eux, il y a un vrai background, une vraie culture, mais aussi une vraie volonté de plaire au plus grand nombre sans sacrifier ses ambitions. En tout cas, en proposant des moments de pure communion comme celui-ci, on voit mal ce qui pourrait l'empêcher de marcher sur la dance music dans les douze prochains mois.

Allez donc faire la fête avec Fred Again.. au Pukkelpop ce 18/08 et à Rock en Seine la semaine d'après.