Etienne Jaumet porte un regard oblique sur le jazz

par Jeff, le 28 septembre 2018

Pour le mâle lambda (et un peu alpha), la célèbre midlife crisis peut passer par l'achat d'une motocyclette à la cylindrée inversement proportionnelle à la taille de l'appareil reproducteur, une brève relation fusionelle avec une demoiselle dont l'écart d'âge doit idéalement être égal à l'écart de QI qui les sépare, ou encore un retour improbable dans les clubs de sa jeunesse histoire de bien comprendre qu'il est vraiment temps d'en finir avec ces conneries.

Pour Etienne Jaumet, on est dans quelque chose d'un peu moins débile, voir de tout à fait louable: un disque de reprises de jazz, Huit regards obliques, à paraître sur le label Versatile Records du camarade Gilb'R. Louable oui, car on sait qu'avec le Français, on ne va pas être dans l'hommage basique et frileux, mais bien dans quelque chose qui, comme son titre l'indique, cherche la transversalité et les chemins de traverse, comme le démontre ce premier extrait, une ré-interprétation du "Nuclear War" de Sun Ra.

Enregistré au studio Versatile en moins de 3 semaines avec un set up limité (TR 808, synthétiseurs, voix et bien sûr saxophone) et mixé par I:Cube, ce troisième album d'un tiers de Zombie Zombie sortira le 16 octobre et contiendra 7 relectures de gens comme Sun Ra, Miles Davis ou Ornette Coleman ainsi qu'une composition originale.

Mais au-delà de ses noms qui ronflent, et bien au-delà d'un renouveau jazz qu'on nous vend un peu partout, il faudra voir dans ce disque une manière pour Etienne Jaumet de donner sa lecture de cette liberté inhérente au genre, mais également d'apporter une nouvelle pierre à l'édifice cosmique qu'il bâtit inlassablement.