Daisy Mortem, anges morbides

par Ludo, le 26 juin 2020

Issu du collectif We Are Vicious, le duo bordelais Daisy Mortem parcourt depuis quelques années les festivals du monde entier pour y disperser sa dose de stupre et de déviances en tout genre.

Tandis que Vampiro Maracas s’occupe de composer des productions noisy et cyber-goth, Cindy Bluray tâche de donner à ses paroles un côté métaphysique, limite exorcisant. Conscient que certaines de ses paroles faisant la part belle à l’association Eros-Thanatos peuvent faire sourire par leur côté ouvertement provocateur et iconoclaste, Cindy Bluray modifie volontiers sa voix en lui donnant tantôt celle grave et précieuse d’un majordome suranné, tantôt celle hallucinée et hantée d’une créature maudite qui hurle ses lamentations sous autotune. Ne vous étonnez donc pas d’y trouver du monstrueux, du morbide ou tout simplement de l’humour noir totalement assumé.

La musique de Daisy Mortem transpire la liberté, tant pour ses incantations cathartiques que pour sa tendance à transformer n’importe laquelle de ses productions en hymne pour bacchanales endiablées. Et au vu de leur apparence androgyne et parfois granguignolesque, la référence aux Club Kids du NY before Rudolph Giuliani n’est clairement pas usurpée. Croisez David Lynch, Death Grips et Georges Bataille, vous obtiendrez Daisy Mortem.

Daisy Mortem a sorti en janvier 2020 son premier album, Faits Divers, sur le label Napp fondé par l’artiste argentine Catnapp.