Dossier

Goûte Mes Mix #84 : Kiosk Radio Soundsystem

par Jeff, le 4 avril 2020

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Tracklist

  1. Wilson Tanner - All hands burry the dead
  2. Raghunath Manet - Raghunath jathi
  3. Nakara Percussions - Honky Vahéa
  4. Singers & Players - Kunta Kinte Dub
  5. Mari Kaneko - Get to paradise
  6. Jayda G / Laylay Monroe Bumpa
  7. Maman3 - Spacecamel
  8. Hardfloor - Dubdope
  9. Aki Aki feat Kaschiel - Mailo, Urbanisation Du Huan
  10. Unknown Artist Chico (Les Edits Du Golem 2)
  11. Alex Simon - Running out of time
  12. Sweet Control Lighter Than The Wind (Dub Mix)
  13. Cap’tain Créole - Ni Bel Jounin

Depuis trois ans, Kiosk Radio émet tous les jours sur le web et à partir de ce lieu unique logé en plein milieu du Parc Royal de Bruxelles. À longueur d'année, ce sont héros locaux, guests internationaux et talents émergents qui se succèdent dans 'le sauna' pour former une programmation plus éclectique que ne le sera jamais une radio traditionnelle. Kiosk Radio, c’est aussi un petit bar qui, quand le temps le permet, est un spot de choix pour soigner son capital cool à l'ombre des arbres. Et enfin, quelques week-ends par été, c’est le lieu de chouettes boums en plein air. Sur le principe, ça ressemble à plein d’autres initiatives du genre, mais le simple fait que tout cela se passe littéralement sous le nez du Roi des Belges qui a élu domicile juste en fasse, et que sa quiétude puisse être perturbée par un set de Lefto ou DJ AZF en plein mois de juillet résume probablement mieux le surréalisme belge que n’importe quel tableau de Magritte.

Quelle était l’idée que vous aviez en tête au moment de la création de Kiosk Radio ?

L’inspiration de base vient de The Lot Radio, un projet lancé par notre ami François Vaxelaire, un Bruxellois installé depuis 10 ans à New York. L’idée était de restaurer et de réhabiliter ce kiosque alors à l’abandon et faisant partie de l'espace public, en le transformant en studio radio ouvert 7 jours 7, diffusant en direct 4 heures par jour en moyenne. Cet espace devait être accessible à tous, et la radio ne devait pas être à la solde des majors et des annonceurs, fédérant par la même occasion une communauté de passionnés de musique indépendante et alternative. En plus de l’activité de webradio, il a tout de suite été question d’y installer un bar et d’y organiser des événements ponctuels afin de financer le projet et de nous garantir la plus grande indépendance possible.

Quand vous repensez au chemin parcouru et aux ambitions initiales, quel bilan tirez-vous ?

Nous sommes très contents et fiers de l’intérêt qu’a pu susciter le projet sur la scène belge et bruxelloise, ainsi qu'à l’étranger. Au final, l’influence de la radio nous permet de mieux défendre les artistes et résidents en lesquels nous croyons, ce qui est très gratifiant.

En trois années d’existence le concept s’est bien développé. Y a-t-il de nouvelles ambitions qui sont apparues avec le temps ?

Nous avons commencé le 11/11/2017 et travaillons tout les jours à l’amélioration des différents aspects de notre projet.  Récemment nous avons travaillé à valoriser nos archives et notre site en organisant et rendant accessible l’intégralité des archives de la radio. Nous avons récemment ajouté une chat room au site web et diffusons également du son en continu sans interruption, avec des sélections de sets diffusés entre les moment de direct. Et nous dévoilerons très bientôt une toute nouvelle app iOS et Android.
 
En plus de cela, de nombreux projets sur lesquels nous travaillions depuis des mois ont été bouleversés par cette crise sanitaire. Comme tous les acteurs du culturel et de l’événementiel, nous payons la crise durement. En plus de projets annulés, notre espace bar, qui est notre outil de financement le plus important, est évidemment fermé jusqu’à nouvel ordre. Bref, tout ça ne nous enchante guère. Cela dit, l’épreuve est la même pour tous, et même bien pire pour certains, donc on ne va pas jouer les victimes.

Quelle est la philosophie derrière la sélection des gens qui se relaient dans le sauna ?

Nous sommes curieux et exigeants, on essaie de programmer la musique qu’on aimerait écouter. Nous privilégions une certaine approche alternative, et nous nous efforçons de soutenir ceux dont on entend jamais ou pas assez parler. Donner une voix aux aux “underdogs” comme on dit. On aime le clash musical d’un set à l'autre, surprendre les auditeurs et surtout ne pas tomber dans un pattern. Nous ne cherchons par exemple pas du tout à être délimités ou à uniformiser la programmation. Au plus ça part dans tous les sens, au mieux! Tant que la musique nous semble bonne et honnête, on est partants! Nous avons régulièrement des guests internationaux qui s’ajoutent à la programmation via les salles de concerts, les agents et les clubs locaux et qui voient dans leur passage à la radio une bonne manière de promouvoir leurs événements et leur contenus online. Nous recevons aussi énormément de sollicitations de dj’s des 4 coins du globe qui passent en Belgique, ce qui nous permet d’enrichir notre offre musicale et par la même occasion de nous faire connaître à l’étranger.

On vous voit énormément en réseau avec d’autres webradio comme dublab, Red Light Radio, Le Mellotron ou The Lot. Est-ce vraiment une grande famille ou un réseau « de nécessité » ?

Il y a clairement un lien qui nous unit et une réelle entraide et collaboration avec la plupart de nos collègues. Nous avons récemment partagé du contenu avec Radio Raheem, basée à Milan, et qui a beaucoup souffert de la crise. Ce genre de collaboration est assez fréquent et se base plus sur nos façons de promouvoir et de diffuser la musique alternative que sur une vraie nécessité de marketing.

Est-il possible d’en vivre ?

Tout dépend du contexte. Nous avons la chance, grâce au bar, de pouvoir se défrayer, et de faire vivre un projet sans but commercial. Pour le moment, nous n’en vivons donc pas encore.

Que faudrait-il pour que ce soit le cas ?

Nous travaillons continuellement à trouver de nouvelles sources de revenus, indispensables au développement de la radio. Ceux-ci sont comme souvent liés aux subsides dans le public, et aux deals de sponsoring et de branding dans le privé. Nous travaillons à augmenter les deux, tout en nous assurant de garder une totale autonomie artistique, principe élémentaire de notre radio.

Pouvez-vous nous parler un peu de mix que vous nous avez concocté ?

Il a été réalisé d’une traite, dans le Kiosk, par un bel après-midi d'hiver. Il commence doucement et monte en énergie au cours de l’heure. Il représente nos influences du moment, et est à mi-chemin entre un set qu’on pourrait écouter en voiture, à la maison, ou autour d’un verre en soirée. On espère qu’il vous plaira!

kioskradio.com