Dossier

10 jeux vidéo dont la bande originale va nous faire rêver en 2021

par Émile, le 25 février 2021

The Wild At Heart (Moonlight Kids)

La première bande originale dont on tient absolument à vous parler nous vient d’un producteur qui peut ne pas vous être inconnu puisqu’on en a déjà parlé sur le site. Il s’agit d’Amos Roddy, qui était derrière la musique du génial In Other Waters. L’artiste basé à Portland va réitérer son formidable travail de mise en musique vidéoludique pour le compte du jeune studio Moonlight Kids, qui va sortir son premier jeu, un RPG du nom de The Wild At Heart. On y incarne deux enfants dans une atmosphère à mi-chemin entre Over The Garden Wall et Don’t Starve. Prévu pour cette année sans plus de précision, on en avait eu quelques aperçus à la Gamescom il y a plusieurs mois, et on a enfin pu mettre le nez dans la bande-son, avec un premier titre, le très onirique « Things We Find ».

Narita Boy (Studio Koba)

Celui-là, ça fait des mois – voire des années – qu’il est annoncé. Récemment, on a pu mettre la main sur la bêta du très attendu Narita Boy, par le Studio Koba (rien à voir avec cette bonne vieille Détaille, rassurez-vous). Attention, c’est la claque. Avec une bande originale proche de celle d’un Katana Zero, on plonge dans une OST radicalement axée sur les synthétiseurs. La musique de Savinsky aura pour rôle de doubler la ligne de narration, prenant place dans un univers électronique envahi par les humains. Du coup, qui dit vie informatique dit gros appel du pied à la french touch, avec ce parodique et très jeuxvidéesque « Saving The World ». On vous laisse découvrir ici comment le gameplay et l’univers visuel se construisent autour de la musique, en attendant d’avoir accès à la bande originale en elle-même.

Hollow Knight : Silksong (Team Cherry)

Hollow Knight est de retour, et sacré nom d’une blatte, ça va faire du bien. Pour celles·eux qui l’ignoreraient, Hollow Knight est un jeu indépendant dans lequel on incarne un insecte en quête d’identité et de découverte du monde. Sorti en 2017 par une petite équipe, le jeu a connu un succès critique et commercial monstrueux, grâce à un gameplay d’une grande fraîcheur, un lore absolument dantesque, mais aussi une musique particulièrement immersive. Et ça tombe bien, puisque le compositeur du premier volet, Christopher Larkin, est de retour pour le second. Et il a même eu la gentillesse de nourrir une foule de joueurs·euses incapables de tenir l’attente provoquée par l’annonce de Silksong en balançant les deux premiers extraits de la bande originale. En presque deux ans, les thèmes et arrangements auront le temps de changer, mais on y reconnaît toute la nostalgie et la beauté que son précédent travail ont conféré au jeu.

Humankind (Amplitude Studios)

La promesse est claire : jouer avec toutes les civilisations humaines, de la préhistoire à nos jours. C’est le projet que nourrit de longue date le studio français Amplitude, à l’origine de tous les jeux estampillés Endless (Endless Space, Endless Legend…). Plus en détail, le but est de renouveler le genre du 4X, sous-genre du jeu de stratégie, dont la série des Civilization est le plus illustre représentant. Suite au rachat du studio par Sega en 2016, le chantier a été lancé, pour enfin prendre fin le 22 avril prochain. Forcément, le compositeur attitré du studio, Arnaud « FlybyNo » Roy a voulu se mettre au niveau des ambitions gigantesques du projet. Et se faire bien plaisir au passage. Pour cela, il a invité des musiciens du monde entier, ainsi que des spécialistes d’instruments antiques, d’Amérique pré-colombienne ou de Grèce ancienne. Leurs improvisations vont se mêler à des pièces orchestrales et chorales. L’idée serait que chaque partie démarre accompagnée par un instrument soliste, avant que l’orchestre ne s’agrandisse au fur et à mesure de la progression. Une belle manière de rassembler l’humanité.

Little Nightmares 2 (Tarsier Studios)

Ici, on n’est plus vraiment dans l’attente, puisque le jeu est sorti le 11 février. Mais on ne pouvait pas passer à côté de l’ambiance unique de ce jeu suédois. On navigue quelque part entre La Cité des Enfants Perdus et Lewis Caroll, traversant une succession de tableaux sombres et dérangeants. Dans cette suite au jeu de 2017, les enjeux sont renouvelés : on quitte l’univers marin pour traverser une forêt tout aussi glauque, et il s’agit cette fois de contrôler un deuxième enfant en plus de la jeune Six, toujours avec son imper jaune. Tobias Lilja, déjà à l’oeuvre sur le premier opus, vient renforcer la puissance évocatrice de cet univers, avec des thèmes très élégants. Jouant l’épure plutôt que la surenchère, il nous fait sentir la bizarrerie de ce monde. Les ressorts sont classiques, comme la subversion de sons bien connus pour les faire tomber dans l’inquiétant, mais servis avec goût. C’est à la fois enfantin et terrifiant. Comme un cauchemar.

Final Fantasy XVI (Square Enix)

How bad was FFXV ? On a du mal à le dire. Parfois grandiose, parfois un peu ridicule (et fucking long), le dernier-né de la saga la plus célèbre de l’histoire du jeu vidéo a eu du mal à séduire, mais ce n’était pas, comme toujours, sans faire un effort d’un point de vue musical. N’importe quel·le joueur·euse qui a mis les mains dessus ne serait-ce que quelques heures doit se rappeler de la « Sunset Waltz » qui se déclenche lors des voyages en bagnole. La grande classe. Et dans un mélange de surprise générale et de oui-bon-on-l’attendait-quand-même-un-peu, le prochain épisode a été annoncé lors du show de présentation de la Playstation 5. Il devrait arriver dans l’année, même si sur ce coup, parler de sortie en 2021 tient plus du long-shot qu’autre chose. La personne qui a composé (et compose en ce moment, on imagine) la bande originale n’a pas encore été officiellement annoncée, mais le style du trailer laisse présager une poursuite de la collaboration entre Square Enix et Masayoshi Soken, qui a travaillé sur Drakengard 2, mais surtout Final Fantasy XIV et tous ses DLCs.

God Of War : Ragnarök (Santa Monica)

Les vikings ont la cote. Après Assassin’s Creed Valhalla fin 2020, les mythes scandinaves auront droit à un autre jeu triple AAA. Car apparemment, Kratos, le plus-si-colérique dieu de la guerre, n’en a pas fini dans sa quête. Et après avoir décimé tout ce qui se fait dans la mythologie grecque, le voilà qui fait cap au Nord. Côté musique, il n’y a que peu d’informations, mais l’essentiel est sauf : Bear McCreary fait son retour sur la série. Sa partition pour le reboot/suite sorti en 2018 collait parfaitement à son atmosphère épique et tragique. La musique du trailer laisse deviner un ton encore plus rugueux, qui n’est pas sans rappeler la musique de Skyrim. En revanche, à l’inverse d’Assassin’s Creed, il semble peu probable de voir un des membres de Wardrunna collaborer à la bande son. Mais a priori, ça sera encore homérique.

Elden Ring (From Software)

Comme pour Final Fantasy XVI ou God Of War : Ragnarök, pas certain que le titre sorte en 2021. Mais si c’était le cas, cela suffirait pour garantir une année pas trop dégueulasse. On ne connaît rien de l’univers, mais pour ce nouveau projet, le studio s’est rapproché de George R.R. Martin pour construire un monde cohérent. En terme de composition, c’est une nouvelle fois Yuka Kitamura qui sera créditée, après son travail sur Dark Souls 2, Dark Souls 3 et Sekiro. Elden Ring est un projet dont on entend parler depuis de nombreuses années, puisque Hidetaka Miyasaki, boss de From Software et réalisateur de (quasiment) tous les jeux qui y sont produits, a souvent parler de sa volonté de passer le cap de l’open-world. Et c’est précisément là-dessus qu’on attend la musicienne, puisque la bande originale de Sekiro a marqué une étape dans le passage d’une musique composée quasi-exclusivement pour les combats de boss à une création plus atmosphérique, capable d’accompagner le personnage dans plusieurs types de gameplay. Ce qui sera bien entendu beaucoup plus exigeant dans un jeu en monde ouvert.

Sable (Shedworks)

Cela fait déjà trois ans que beaucoup de joueurs ont remarqué ce projet. En premier lieu, les admirateurs de Moebius (Jean Giraud), géant de la bande-dessinée de SF. En effet, toute la patte graphique du jeu emprunte à son style, en particulier à son œuvre Arzach : même univers désertique, même épure, même poésie. L’univers ensablé rappelle également Journey, figure emblématique du jeu vidéo indépendant. Mais les amoureux de musique ont une autre raison de se pencher sur ce projet : la BO est signée Michelle Zauner, mieux connue sous le nom de Japanese Breakfast. Sa pop envoûtante et futuriste donnait déjà tout son souffle au premier trailer du jeu en 2018. On en sait très peu sur ce qu’il en sera concrètement de cette musique, mais on peut déjà se douter qu’une majorité des compositions seront plutôt dans le genre ambient. C’est en tout cas ce qu’on se dit en écoutant attentivement cette vidéo de présentation de gameplay parue l’an dernier. Aucune date de sortie n’est encore annoncé, mais il devrait être délivré cette année.

Kena : Bridge of Spirits (Ember Lab)

Celle-là, on vous l'a gardée pour la fin tant on l'attend. Enfin un jeu solo pour la PS5, datée, avec trailer, et la totale. Et une nouvelle preuve de la "nintendisation" de Playstation, avec cette exclusivité console faite par la team d'Ember Lab, connue pour des courts-métrages d'animation, notamment un génial clip sur Majora's Mask. Kena va évoluer dans un monde d'esprit, très porté sur l'ambiance Miyazaki (Hayo pas Hidetaka, encore heureux), et dont la cohérence et l'authenticité seront notamment construits par la bande originale. Pour l'occasion, le studio a fait appel à un groupe de Bali, Gamelan Çudamani, qui a retravaillé des musiques sacrées d'Asie orientale. Au programme donc, une myriade d'instruments traditionnels mélangés dans une OST qui risque bien d'être un highlight de 2021 en terme de jeux vidéo.

Bonus: Persona 5 Strikers (P-Studio/Omega Force)

Comment faire de la thune en limitant le travail un maximum ? Prenez tous les jeux japonais qui ont bien fonctionné, et ressortez-les en mode muso. C’est ce que fait Omega Force, qui invite toutes les licences possibles à se faire faire un lifting hack’n’slash : Gundam, Zelda, et donc maintenant, Persona 5. Considéré comme un des plus grands jeux de tous les temps, le RPG japonais s’est notamment distingué par une esthétique hallucinante de vivacité, toute en dessin et en animation. Mais ce qui soutient vraiment l’ambiance de Persona 5, c’est cette bande originale oscillant entre le trip-hop, la funk et le disco. Alors comment passer d’une OST censée dynamiser des combats statiques car conçus au tour par tour à une musique illustrant proprement la violence d’un jeu dans lequel le but sera simplement d’avancer et d’éclater littéralement l’intégralité des centaines d’ennemis qui vont se présenter au personnage. D’où notre curiosité : le portage des dessins qu’on a reconnu dans les previews sera-t-il le modèle d’un simple portage d’une musique légèrement réarrangée pour l’occasion, ou d’une refonte totale de l’ambiance ? Réponse ces jours-ci.