How We Became

Jeremy Warmsley

Transgressive – 2008
par Jeff, le 23 février 2009
8

« Un premier album qui laisse entrevoir de belles choses ». C’est en ces termes que s'exprimait Nicolas dans sa chronique de The Art of Fiction, le premier album de Jeremy Warmsley paru en 2006. Toujours signé sur le label Transgressive Records, surtout connu pour avoir découvert Foals, le songwriter franco-anglais nous revient d’une tournée avec les Shins et Regina Spektor et d’une séance d'enregistrement en compagnie de Markus Dravs (Arcade Fire ou Coldplay) avec sous le bras How We Became, un album dont personnellement je n’attendais pas grand-chose, tant le premier effort du jeune homme avait laissé entrevoir un artiste au talent indéniable mais incapable de tempérer ses ardeurs. Pourtant, avec ce second opus, Jeremy Warmsley déjoue tous les pronostics et nous montre qu’il sait être un élève attentif capable de prendre bonne note des critiques qui lui sont formulées.

En effet, là où The Art of Fiction accumulait les maladresses, son successeur flaire bon le sans faute. Certes, l’ensemble a conservé le côté bricolo et touche-à-tout des débuts et Jeremy Warmsley s’inscrit toujours dans la lignée de compositeurs comme John Lennon ou Rufus Wainwright, mais il se dégage des quatorze plages de How We Became une connaissance et une maîtrise impressionnantes de la chose pop – même si cet état de fait nécessitera quelques écoutes attentives avant de vous sembler évident. Des titres comme « Turn Your Back », « Waiting Room » ou « Dancing With Enemy », malgré des différences dans l’interprétation qui témoigne de la polyvalence du petit Warmsley, devraient suffire à vous convaincre de la qualité de ce disque. Jeremy Warmsley fait montre d'une facilité presque écœurante, qu'il durcisse le ton, qu’il joue les bardes enamourés ou qu’il donne carrément dans l'électro-pop raffinée sur ce qui est peut-être le meilleur morceau du disque, « How I Became ».

Soulignons également que l’édition internationale du disque contient deux titres supplémentaires, dont une sympathique reprise du « Temptation » de New Order sur laquelle Warmsley ne prend pas vraiment de risques. D’ailleurs, ce petit cadeau gracieusement offert par l’artiste fait bien pâle figure à côté du reste d’un album qui le consacre comme l’un des songrwriters sur lesquels il faudra désormais compter.