As Clean As Possible

Boogers

AT(h)OME – 2010
par Gwen, le 16 avril 2010
7

Ding Dong. «Ouiiiiiii ? C’est pour quoi ?» «Ouais, c’est Boogers. J’ai deux-trois trucs à vous faire écouter, si vous avez quelques minutes entre Plus Belle La Vie et N’oubliez Pas Les Paroles…» Par l’odeur alléché (et parce que maman nous a toujours enseigné qu’il n’était pas très citoyen de laisser un mec sans t-shirt sur le bitume), on se surprend à déverrouiller notre demi-douzaine de bobinettes et à accueillir un parfait inconnu sur le canapé du salon. Et on ne lui reprochera même pas le bordel qu’il y laissera en partant…

Boogers joue la surprise. Avec sa mine de poussin sorti de l’œuf, on peine à présager ce qui va jaillir de cette frêle cage thoracique. As Clean As Possible n’est fourni avec aucun mode d’emploi et ne prévient jamais au prochain virage. Un peu métalleux, un peu mariachi. Un peu Eels, un peu Weezer. Un peu romanichel, un peu prédicateur. Un peu Eagles of Death Metal, un peu Pixies. Un peu tout ça et pas vraiment. 

Ce personnage hirsute est un facteur Cheval musical. A l’image de ce modeste employé des postes qui passa sa vie à récolter pierrailles et coquillages aux bords des chemins afin de bâtir une ahurissante demeure, Boogers ramasse ses influences une à une et les cimente à grands coups d’instruments déglingués et de rengaines pop désinvoltes. On se demande parfois par quel miracle tout cela tient debout. L’enthousiasme de l’enfance sans doute…

Spontané et joyeusement artisanal, la Crotte de Nez originaire de Tours (ne levez pas le sourcil, nous déclinons toute responsabilité en ce qui concerne le choix hasardeux des noms d’artiste) ne rêve probablement pas aux prestigieuses lumières de l’Olympia. Le bar a le mauvais goût de se situer beaucoup trop loin de la scène… Par contre, il colonisera aisément les caves surpeuplées et les tavernes en surchauffe.