All Things Come in Waves

Arid

Pias – 2008
par Splinter, le 1 mars 2008
6

Auteurs en 1999 d'un joli premier album, Little Things of Venom, les Belges d'Arid pourraient n'être qu'un groupe parmi tant d'autres sans la voix de leur chanteur, Jasper Steverlinck, particulièrement impressionnante du fait de ses ressemblances évidentes avec celle de feu Freddie Mercury. Ce mimétisme vocal étourdissant, associé à une écriture délicate et une certaine finesse d'arrangements, a pu donner lieu à de sympathiques moments de pop sensible, comme sur "Me and My Melody" ou "At the Close of Everyday", il y a maintenant presque dix ans.

Malheureusement, leur second opus, All is Quiet Now, sorti en 2002, victime d'un manque flagrant d'inspiration et d'une distribution hasardeuse de l'autre côté de la frontière, a plongé le groupe dans un total anonymat. Steverlinck, pour sa part, a poursuivi une carrière solo fondée essentiellement sur des reprises (Bowie, Terence Trent d'Arby) qui lui a permis d'atteindre une certaine renommée en Belgique, avant de tomber gravement malade. Sa rémission a finalement permis de mettre un terme à la traversée du désert d'Arid et la réactivation du groupe en ce début d'année avec All Things Come in Waves, nouvel album, le troisième seulement en une décennie phare pour le rock belge, qui a vu fleurir des groupes d'importance comme Girls from Hawaii, Ghinzu ou encore Sharko.

C'est dire que cette galette, pas particulièrement attendue, marque des retrouvailles d'autant plus heureuses que le groupe a bien failli y passer, à tel point que l'auditeur de bonne humeur se concentrera sur cette voix, toujours aussi étonnante ("I Don't Know Where I'm Going"), quitte à occulter le côté passe-partout des compositions et le manque d'originalité des mélodies, relativement poussives et... arides ("I Hear Voices", "If You Go", "When It's Over It's Over") susceptibles de faire passer le groupe pour un clone triste de Coldplay.

Tracté par un single efficace (le tendre "Words") et une poignée de titres qui s'en tirent mieux que la moyenne ("Right This Time", "Why Do You Run", "Lost Stories"), cet album de pop extrêmement classique démontre, à l'image de la carrière solo de Steverlinck, qu'Arid possède un potentiel qui ne parviendra à s'exprimer pleinement que lorsque la voix de son chanteur sera associée à des morceaux qui tiennent la route, ce qui n'est pas encore tout à fait le cas. On leur souhaite de trouver la source…

Le goût des autres :
6 Nicolas