4247 Snare Drums

Whourkr

Ad Noiseam – 2012
par Simon, le 17 juillet 2012
8

On parle trop peu souvent de musique brutale dans ce site. On ne parle pas ici des musique qui vous foutent la pêche au réveil mais des vrais trucs de déglingués. Vous avez certes droit à papiers réguliers sur des musiques exigeantes – qu’il s’agisse d’électro-acoustique ou autres compositions plus expérimentales encore – et sur des genres aussi variés que le breakcore ou l’electronica, mais cete fois c’est avec grand plaisir qu’on va vous parler du troisième album de Whourkr, projet entre le grindcore et la dématérialisation électronique. Mais parler de Whourkr c’est avant tout déclarer notre flamme à son fondateur et membre permanent, Igorrr, pilier de la scène breakcore déviante à la Française. Un esprit malin qui compose de grandes messes baroques et violentes où s’entremêlent opéra classique, fulgurance metal et surtout beaucoup d’electronica à te décrocher la mâchoire.

Whourkr, c’est Igorrr qui prend une guitare avec son compère, Mulk, et qui te sort un album à te faire dessus pendant trente-cinq minutes. Au niveau influences, ça va du breakcore funeste et ultra-véloce à l’armée de riffs pachydermiques. On dit bonjour aux borborygmes de circonstance, aux giclées de saxophones et aux rythmiques qui ne te laissent jamais tranquille. Bref ça blaste sur des batteries cliquées proche du gabber, ça te prend par la gorge et ça t’écartèle entre la triple pénétration et le Mawashi Geri avec réception sur les dents de devant. Outre le fait qu’il massacre avec un art ordonné – c’est bien là sa qualité première – 4247 Snare Drums se montre très solide dans sa manière de ne pas se perdre en chemin. Ce genre de projet pourrait être trop vite étiqueté « cyber-punk à la noix », virer dans les ambiances gothiques à trois francs. C’est ce qui fait finalement de 4247 Snare Drums un grand disque, de proposer un contenu à la fois monstrueux et indépendant dans sa manière de proposer une électronique blindée aux guitares ultra-violentes. Trente-cinq minutes d’attaque véritablement autosuffisantes, et qui deviennent rapidement addictives à souhait.

Les amateurs de death-metal ou de grindcore apprécieront, les fans de déconstructions électroniques tout pareils. Entre Otto Von Schirach, Converge, Venetian Snares et Cannibal Corpse, 4247 Snare Drums s’impose comme une plaque de référence au beau milieu des musiques extrêmes. Cela dit en passant, voilà encore un très beau coup de maître de la part d’Ad Noiseam, l’éternelle référence en matière d’electronica du nouveau siècle. Voilà une chronique mal torchée, en moins de trente-cinq minutes, l’équivalent de ce disque essentiel. Comme une grosse envie de gueuler quoi.