Dossier

Les meilleurs crus 2008 (albums)

par Tibo, le 18 décembre 2008
  • 20.MicrocastleDeerhunter

    Microcastle est un opus flamboyant qui laisse régulièrement de côté les inutiles circonvolutions ambiant qui plombaient trop souvent les disques de Deerhunter ou Atlas Sound pour ne laisser de place qu'à des morceaux au pouvoir de séduction immédiat, comme en témoignent "Agoraphobia" et "Never Stops", deux parangons d'indie pop moderne judicieusement placés en ouverture de disque. Au fil des albums et des projets solo de son leader, Deerhunter s'affirme comme une valeur sûre du rock indépendant américain. Et pour le coup, confronté à un album d'une telle qualité, on ne peut que s'incliner devant une telle maîtrise du sujet.
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  • 19.Feed The AnimalsGirl Talk

    Avec Feed The Animals, le champion incontesté du mash up signe son retour - gagnant évidemment. En samplant une bonne moyenne de 30 titres sur chacun de ses morceaux (et cela va de Beyoncé à Hot Chip en passant par Ben Folds Five), Gregg Gillis crée une musique haute en couleurs, limite indigeste, et carrément originale. Un vrai bol d’air frais.

  • 18.Dropping the WitCass McCombs

    À l’image de son auteur, la musique proposée sur Dropping The Writ est reptilienne, se faufilant entre les qualificatifs. Bien sûr, on pourrait uniquement voir cet opus comme la production la plus pop de Cass McCombs, évoquant par moments même un certain Elliott Smith, mais cela ne reflèterait que très partiellement le spectre musical visité par l’artiste. Tour à tour, ce sont donc l’americana, la new wave voire le rock psychédélique qui se trouvent conviés à la table de ce crooner du nouveau millénaire, tout aussi baroque que classique.
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  • 17.SantogoldSantogold

    Ce premier album est un savant dosage d'électro-pop, de punk-funk et de réminiscences ESG. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Cette entrée en matière de Santogold est des plus fracassantes et rappelle que la pop est aussi faite de ces moments de pur bonheur fédérateur et de cercles vertueux où tous les morceaux s'enchaînent comme par magie avec ce sentiment d'évidence et de montée d'adrénaline. On rêve toujours secrètement de ces instants qui font fortement appel à l'affect et qui vous transportent le plus loin possible de la médiocrité ambiante. Santi White réussit avec une insolence rare là où beaucoup d'autres ont échoué.

  • 16.Viva La VidaColdplay

    Digne rejeton d'une discographie impeccable et exemplaire, Viva la Vida or Death and All his Friends est un album de très bon niveau, plus abrupt et escarpé que les précédents, plus varié aussi, sans faire preuve non plus d'une audace démesurée. Une révolution de poche, donc. Au final, un disque suffisamment surprenant pour se dire que, révolution ou non, Coldplay ne tourne pas en rond.
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  • 15.Why Can't We be Like Us?Bruno Pronsato

    Why Can’t We Be Like Us? est, ou deviendra sûrement une de ces œuvres balises comme ont pu l’être The Idiots Are Winning de James Holden ou les premiers travaux de Matthew Dear : essentiels pour ce qu’ils portent de plus beau tout en proposant définitivement une nouvelle manière d’écrire le minimalisme électronique. Bruno Pronsato sort de sa cave rassuré et nous aussi par la même occasion, heureux de voir que tout ne fait que commencer pour la reconstruction d’un édifice électronique aussi instable qu’à nouveau en devenir. On pourrait tirer notre chapeau à ce grand monsieur, on préférera se taire car le silence après du Bruno Pronsato reste du Bruno Pronsato.
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  • 14.1,2,3Pole

    Pole, l’illustre créateur de dub electronica nous offre ici une rétrospective magique de ses œuvres perdues entre 1998 et 2000. Trois disques d’un minimalisme à la profondeur abyssale, mis en mouvements par des claviers dub puissants et inclus dans des architectures étonnantes d’envergure. 1 2 3 couvre des kilomètres carrés de son pur, ouvert à toutes les interprétations, creusant chaque minute un peu plus dans le terrain de vos sentiments les plus enfouis. De si haut, votre intérieur n’est jamais paru aussi beau.

  • 13.5 Little ElephantsNeil Carlill & Charles C.Oldman

    5 Little Elephants est un disque de pop hybride, qui sort du conventionnel avec une portée intimiste et poétique d'une belle maturité. 5 Little Elephants n'est pas un disque comme les autres. Ainsi que leurs auteurs, soit dit en passant. Il faut les comprendre. L'ordinaire n'est pas quelque chose qu'ils ont réussi à apprivoiser. De ce fait, ils se sont toujours sentis obligés d'être hors catégorie. Mais, en même temps, ils réalisent également la musique de leurs envies, celle qui leur ressemble et qui fait ressortir le plus leur personnalité. Une musique entière faite par des personnages entiers.

  • 12.Fleet FoxesFleet Foxes

    Pouvant compter sur une personnalité forte qui éclabousse le disque de bout en bout, le groupe continue l’excellent travail entamé sur le Sun Giant EP et nous convie donc à un festin fait d’ambiances baroques et d’harmonies vocales qui ne sont pas sans évoquer du Crosby, Stills & Nash chanté par une troupe de Jim James (My Morning Jacket) en forme olympique. Cela donne donc une œuvre en apparence dépouillée mais qui, par sa seule force de frappe vocale, ouvre les portes d’un univers bien plus fouillé qu’il n’y paraît et dévoile le travail minutieux d’un groupe dont on n’a certainement pas fini de parler.
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  • 11.Surfaces Of A Broken Marching BandEzekiel Honig

    Est-ce le grand retour de l'électronique sensible ? Celle qui n'est pas que cérébrale et qui sait émouvoir au-delà de toute raison ? Ezekiel Honig ne se pose peut-être pas ce genre de questions. Son objectif est sûrement tout autre. Il récolte ici les fruits de ses expériences passées. Il produit une musique aboutie mais qui ne donne jamais l'impression qu'elle est calculée. Au mieux, on devine qu'il s'est construit un univers qui oscille entre la géométrie et l'inattendu sonore.