QLF : que la francophonie. L'observatoire du rap en français, #10

par Aurélien, le 6 décembre 2017
 qlf

A intervalles très réguliers, GMD vous sert le meilleur du rap (en) français. Le pire aussi parfois. 10 titres, 10 clips, 10 courts textes pour résumer le bail. 

Yanso - Par ici la monnaie (feat. Caballero)

Fraîchement sorti de prison, Yanso ne perd pas de temps et croise le fer avec l'un des boss du rap bruxellois, Caballero. Pas tout à fait "murdered on his own shit" (mais un peu quand même), l'auto-proclamé "roi" rappe avec une agressivité communicative et louable. On a hâte d'en entendre plus, forcément.

 Slimka - Diego

Que fait Slimka dans un château à s'agiter sur un nouveau banger ? C'est simple : Le membre de Superwak confirme, non sans un brin de prétention, son statut de star montante. Prends garde à toi Kopp: Slim Kunta a la "teCHnique" et garde un œil sur le trône.

Danitsa - Hoover

Le regard froid, la voix chaude, l'habillage élégant, la production extrêmement riche concocté par Vie D'Ange... Vous écoutez bien évidemment la Danitsa de 2017, plus sûre de ses choix musicaux que jamais. "Hoover" en est un nouvel exemple, et l'album EGO le témoignage intégral.

Grems - Fantomas

Sans trop se soucier du monde qui l'entoure, Grems poursuit une trajectoire bien à part dans le rap français, en évitant bien soigneusement les chemins balisés et en maîtrisant comme personne l'art du contrepied. Alors que son septième album est prévu pour janvier, on ne sait pas trop à quoi s'attendre. On a bien une petite idée, mais pour le même prix, le Français en aura eu 3.500 autres. Bref, on s'écoute "Fantomas", en se disant qu'il est peut-être à l'image du disque, mais que rien n'est moins sûr.

Le 77 - Bawlergangers (feat. Zwangere Guy & Blu Samu)

Depuis qu’on les a découverts dans le sillage d’un Zwangere Guy qu’ils ne quittent plus, les gars du 77 sont bien montés en puissance et ont humidifié les rouages de leur crasseuse machine à grands renforts d’huile de coude. Et ça paie : alors que le nouvel album du crew de Laeken arrivera début 2018, il nous livre un "Bawlergangers" délirant, et qui méritait bien un clip de ces fendus du bulbe de Gogolplex.

Big Budha Cheez - Murphy Dog

Ce qu'on apprécie chez Prince Waly et sa team, c'est l'amour du travail bien fait. Pour annoncer le retour de Big Budha Cheez, le duo au sein duquel Waly s'est fait connaître, la petite bande balance un clip tourné en 16 mm, bourré de références bien senties à Menace II Society. Fiasko Proximo a délaissé le micro pour se concentrer sur la composition. Il nous pond une prod qui sonne déjà classique, et avec le flow à la fois smooth et tranchant du Prince, la magie opère à nouveau. Epicerie Coréenne, second album de Big Budha Cheez, est attendu pour le 23 février prochain.

Ichon - Maintenant

"Maintenant" est à n'en pas douter l'un des moments forts de Il suffit de le faire, tape foutraque qu'Ichon a fini par balancer il y a quelques semaines après des mois de teasing. A la prod, le bouillant Myth Syzer se transforme en Metro Boomin version Eurodance, et Ichon a la latitude pour devenir le magnifique fils de pute qu'il n'a jamais cessé d'être.

Slim Lessio - T R A P

Ponko, grand metteur en scène de la vacuité et de la vanité d'Hamza, produit Slim Lessio, qui dit encore moins de choses que notre lutin préféré. Pourtant, notre bonheur à se vautrer dans ce néant existentiel nous interroge sur notre propre humanité.

Joe Lucazz - Je le fais mieux

Always late, but worth the wait: Joe Lucazz est enfin de retour après trois ans de silence. Béret vissé sur le crâne, long imper rouge et cigare au bec, le MC le moins ponctuel de toute l'Île-de-France fait un retour en grande pompe avec "Je le fais mieux". On y retrouve la gouache d'Audiard, et ce flow qui donne toujours l'impression que le beat est off-Joe, tant il le dompte comme personne.

Lomepal - 70

Pour Lomepal, ça roule plutôt pas mal: son Flip est un gros succès, il retourne des salles de concert, et il jouit d'un immense capital sympathie même chez eux qui ne l'aiment pas trop. Son amour du travail bien fait y est pour beaucoup: chacun de ses clips est soigné comme jamais, et ses refrains s'inscrivent durablement dans l'encéphale. Son "70" ne déroge pas à cette implacable règle, et consacre le dandy du 13ème arrondissement comme le Julien Doré du rap jeu.