Megaupload ferme, et c'est le bordel

par Jeff, le 20 janvier 2012

Si l’on en croit les statuts Facebook stressés de pas mal de monde (et le compte Twitter d'Anonymous), c’est un peu la troisième guerre mondiale du web qui se joue pour le moment. Parce que les gens ont la haine. Parce que c'est une pratique certes illégale, mais devenue complètement normale, que l'on tente de sévèrement brider. On ferme Megaupload, et c’est la perspective de devoir reprendre un abonnement au vidéoclub (pour peu qu’il y en ait encore) ou à la médiathèque qui ressurgit. Voire de payer pour un disque!!! Le flip total, qui nous ferait presqu'oublier que ce ne sont pas les alternatives crédibles et efficaces qui manquent (The Pirate Bay, Mediafire, 4shared, Filesonic et on en passe).

Avec le décalage horaire, il valait mieux ne rien avoir d’intéressant à faire cette nuit si l’on voulait suivre ce qui se passait sur la toile. Alors qu’hier la journée commençait paisiblement sur le site avec une news annonçant que le rappeur/producteur Swizz Beatz avait été nommé PDG de l’empire Megaupload, on apprenait hier soir que le FBI avait décidé de fermer les sites Megaupload (téléchargement direct) et Megavideo (streaming), depuis rouverts à une autre adresse mais pour on ne sait combien de temps et surtout, avec quels fonds puisque ceux-ci semblent avoir été gelés. Le FBI annonçait par ailleurs la mise en examen de sept personnes liées au réseau de sites Megaupload, accusées de conspiration en vue de violer le droit d'auteur et de blanchiment d'argent. Les sept hommes, dont le mystérieux fondateur du site Kim Schmitz, risquent jusqu'à vingt ans de prison. Dans l’intervalle, le FBI a déjà arrêté 4 suspects en Nouvelle Zélande dont le Kim Schmitz susnommé, qui doit avoir bien chaud aux boules du coup. Par contre, Swizz Beatz ne figure pas (encore) sur la liste des inculpés, et ne semble pas trop préoccupé par l’affaire puisqu’hier encore, il se la coulait douce au club 40/40 de Jay-Z où une nouba en l’honneur de Blue Ivy était organisée. Ce qui tend à dire que son poste de CEO ressemblait plus à de l'esbrouffe qu'autre chose...

Ce qui est sûr, c’est qu’on en connaît que la nouvelle a bien fait chier, et ce sont les Anonymous. Et la réaction ne s’est pas fait attendre : cette nuit, ce sont les sites du département américain de la Justice, de Universal Music Group, de la Recording Industry Association of America et de la Motion Picture Association of America qui n’ont pas tenu le coup face aux attaques des hackers.

Alors pour tous ceux qui se demandaient comment réagirait la communauté du web face à une politique réellement répressive et carrément emmerdante, on commence à avoir des bribes de réponse. Au jour d’aujourd’hui, hormis un groupe de hackers sérieusement remonté, on en reste au stade de l’indignation ou de l’emmerdement. Reste maintenant à savoir la tête que tireront toutes celles et ceux qui ne crachent pas sur un peu (ou beaucoup de) téléchargement illégal quand le reste de la clique suivra et qu'il deviendra vraiment compliqué de se fournir en 'dvd rips' et autres 'promo copies'... Mais ça, a-t-on vraiment envie de le savoir?