Célébrons comme il se doit le retour de Chris Cohen, grand monsieur de la pop moderne

par Jeff, le 2 mars 2016

Chris Cohen est un peu à la musique indépendante américaine ce que The Wire a longtemps été au monde des séries : 'a critics' darling' comme on dit là-bas. En effet, comme pour le monument de David Simon (ça a désormais bien changé), Chris Cohen est à classer dans cette catégorie d'artistes aux charmes discrets, boudé par le 'grand' public mais adulé par la critique - même chez The Drone, pourtant pas enclins à balancer de la dithyrambe contre quelques piécettes, on parle de lui comme d'un "génie de la chanson indépendante américaine contemporaine".

Heureusement, comme The Wire avec HBO, Chris Cohen peut bénéficier d'une structure accueillante pour le mettre en évidence - en l'occurrence le label Captured Tracks de Mac DeMarco ou Wild Nothing. Et puis surtout il y a ce talent, indéniable. Et cette force, tranquille. Car oui, derrière ses airs de pas y toucher, la pop de Chris Cohen atteint toujours sa cible - et généralement, c'est notre petit cœur de babtou sensible qu'elle vise. Sorti en 2012, son Overgrown Path avait impressionné par la luxuriance de ses arrangements, la finesse imparable de son songwriting et ses incursions régulières dans des territoires psychédéliques et cotonneux. Et cela sans jamais en faire des caisses.

Et à en juger par le premier extrait de As If Apart (sortie le 6 mai), on n'a pas trop de soucis à se faire : Chris Cohen n'a rien perdu de sa superbe.