Le monde du heavy metal, du stoner, du sludge, du doom, du grunge et du rock en général est en deuil : Ozzy Osbourne est décédé ce mardi matin.
Il serait bien évidemment peu opportun de retracer une carrière si riche ici mais on ne peut que saluer la longévité - quasi inexplicable au vu de ce qui lui est passé dans le corps en terme de substances et d’alcool - et l’héritage que le leader historique de Black Sabbath laisse derrière lui. Car le chanteur et le groupe peuvent clairement se targuer d’avoir inventé le heavy metal et d’être entrés dans la légende au même titre que les leurs compatriotes des Beatles, des Rolling Stones et de Motörhead.
Faite d'excès permanents et de coups d'éclats retentissants, la carrière de celui qu'on espérait inoxydable aura connu beaucoup de hauts, quelques bas et des moments complètement meta et inattendus, comme ce regain de popularité à travers The Osbournes, diffusé sur MTV entre 2002 et 2005. Le programme, une téléréalité pour une époque où ce mot n'existait pas, mettait en scène la vie d'une famille joyeusement dysfonctionnelle, gérée surtout par Sharon Osbourne (dont les talents de businesswoman ont été un véritable atout par la suite) et globalement subie par un Ozzy débonnaire et souvent dépassé par les évènements. C'était l'époque où MTV était faiseuse de rois, et même si son règne semblait un peu moins reluisant à cette époque, on se dit aujourd'hui qu'Ozzy a réussi à être un précurseur même dans le plus improbable des contextes.
On soulignera également le dernier baroud d’honneur de cette immense monsieur : l’ultime concert de Black Sabbath avec le line-up originel donné au Villa Park de Birmingham le 5 juillet dernier devant plus de 40.000 personnes et suivis par plus de 5 millions d'autres en streaming. Un show qui aura permis de réunir près de 160 millions d’euros qui seront reversés à des œuvres caritatives comme des hôpitaux pour enfants. Une dernière preuve de l’immense générosité du Prince des Ténèbres.
On s’attend bien sûr à ce que certains labels inondent bientôt le marché en rééditions d’albums ou de soi-disant raretés mais en attendant, et pour illustrer ce dernier hommage par du son, quoi de mieux qu’un bond de 55 ans en arrière avec un live donné par le sabbat noir dans la région bruxelloise. C’était au Théâtre 140 de Schaerbeek le 3 octobre 1970 dans le cadre du Paranoid Tour.