Aufheben

The Brian Jonestown Massacre

A Records – 2012
par Michael, le 11 juin 2012
6

Difficile de juger de la carrière erratique d'un groupe comme The Brian Jonestown Massacre. A l'instar de ses éternels collègues et rivaux des Dandy Warhols, qui vous l'aurez remarqué, sortent eux aussi comme par hasard un nouvel album à même pas une semaine d'intervalle, on pourrait qualifier ces deux combos de groupes de best-ofs tant sont inégales et trop souvent bancales leurs productions respectives. A ce petit jeu-là, la bande à Anton Newcombe à tout de même un sérieux avantage : si l'on en juge par l'excellente compilation Tepid Peppermint Wonderland : A Retrospective sortie en 2004 après la sortie de DiG! qui mettait habilement en scène (quoique de manière parfois un peu caricaturale) la guéguerre entre les deux groupes, le Brian Jonestown a à son actif nettement plus de bons morceaux que les Dandys.

Alors on est en droit de se demander sii ça vaut la peine d'écouter les albums de BJM ? Franchement, au vu du précédent Who Killed Sergent Pepper ?, on pouvait sérieusement envisager la négative tant le délire mystico-électronico-islandais semblait enfumé et malheureusement assez sérieux. Voilà donc venir la suite avec Aufheben, dont, vous l'aurez compris, on n'attend pas grand chose. Ca commence en terrain connu avec un "Panic In Babylon", qui comme son nom l'indique, ne cache pas son orientation musicale moyen-orientale, une des influences musicales et culturelles chère à Newcombe. La première bonne surprise viendra en deuxième piste avec "Viholliseni Maalla", sorte de boucle entre lounge bricolo et krautrock dopé aux amphés, porté par une belle voix féminine. La suite sera plus convenue et assez agréable même si rien de mémorable ne ressortira vraiment du lot. On restera dans la veine "psychédélisme de bazar", avec flutes, claviers, sitars et chichas sur des rythmiques hypnotiques. La ballade "I Wanna Hold Your Other Hand" et le dansant "Waking Up To Hand Grenades" étant sont ici les titres qui se distinguent, la dernière bonne chanson se situant en fin de disque avec cet hommage explicite à New Order avec "Blue Order New Monday" pour un résultat qui sonne toutefois plus comme du My Bloody Valentine version lo-fi.

Aufheben est en somme un album qui nous présente BJM sous un jour plus rassurant et agréable que son prédécesseur, mais restant comme au bon vieux temps très inégal. On attendra donc avec patience le best of des dix prochaines années. 

Le goût des autres :
5 Laurent 6 Amaury L