Lowlights From The Past and The Future

Lawrence

Mule Electronic – 2007
par Simon, le 1 janvier 1970
8

Lancée il y a quelque temps maintenant, la vague des nouveaux producteurs électroniques fait des émules et les talents déjà connus voient grossir leurs rangs à une vitesse phénoménale. Ce doux renouveau place la musique minimale sur une orbite nouvelle, infiniment plus libre et de ça beaucoup plus solide dans ses fondations. Ce courant réformateur peut à présent compter sur le soutien supplémentaire d’un artiste de choix, car si le nom de Peter M. Kersten vous est encore inconnu, vous n’aurez de choix que de vous y faire, car cette étoile montante de la minimale mélodique culmine ici en nouveau maître du sensible, de l’infiniment beau.

Lawrence, un pseudo pour le moins banal qui cache une musique qui l’est autrement moins, marchant sur les traces d’un Boards of Canada qui aurait choisi l’écurie Kompakt (qui n’est pas tout à fait étrangère au projet) ou Playhouse pour exhumer ses passions mélodiques. La comparaison pourrait s’étendre à l’infini avec des artistes tels que Pantha Du Prince ou Superpitcher pour cette faculté à emmener l’auditeur dans des arrière-mondes picturaux avec peu de moyens apparents, en douceur, sans jamais faire violence à une progression impeccable. Mais ce qui fait de Lowlights From The Past and The Future un album à part, c’est cette modestie admirable avec laquelle les titres se construisent : mélodies chaloupées, basses rondelettes, tintements lunaires et autres scintillements créent un espace de beauté fragile tout en évitant ce statisme ennuyeux, gouffre pendant inévitablement au nez de cette frange d’artistes aux approches si délicates.

Allant même jusqu’à s’offrir une envolée pop sublime en remixant le sublime « Happiness » de Superpitcher, la liberté de mouvement que s’offre Lawrence nous amène à oublier l’espace environnant, préférant nous conduire à l’apogée d’une sensibilité légère et volatile, toujours accessible car profondément humaine. A partir de là, toutes les interprétations sont permises car le disque vous appartient à présent, ces mélodies n’étant finalement qu’un beau prétexte pour s’enfoncer dans les méandres de ce que l’on nomme vulgairement le souvenir. Tout grand disque.

Le goût des autres :
8 Julien