Drawn and Quartered

Deadbeat

BLKRTZ – 2011
par Simon, le 2 août 2011
9

Deadbeat est assurément un génie, peut-être même l’une des figures les plus marquantes de la galaxie dub/techno/ambient (et un poil dubstep). Et puis surtout, Deadbeat n’est pas du genre à se disperser : quelques EP’s sur Echocord, et bien sûr sept albums – toujours sur des labels référence comme ~scape ou Wagon Repair -  qui ont peu à peu dessiné un mythe musical moderne. Car Scott Montheit a beau officier dans le genre électronique le plus homogène qui soit, la techno-dub au sens large, sa patte unique en a fait l’une des plus grandes icônes du genre. Et  Drawn and Quartered est une fois de plus un grand coup de botte dans les gencives.

Cinq titres, une heure de musique, et surtout un panorama exhaustif de tout ce que le Montréalais peut faire de mieux : ambient, deep-techno, dub-techno extrêmement roots, chaque track choisit plus ou moins son camp et fait parler la poudre. Mais au-delà du simple étalage de références, Drawn and Quartered est une merveille de production : le grain est fou, le son respire à plein poumons et les hauteurs sont travaillées avec soin. A la tentation d’une techno en 3D riche en claviers un peu putes (comme le genre sait en produire par tonnes), Deadbeat penche pour un alliage sobre et pourtant bien plus abyssal. Cela faisait longtemps qu’on n'avait plus entendu un grain aussi proche de celui du duo fondé par Moritz Von Oswald et Mark Ernestus (qu’on envisage Basic Channel ou Rhythm and Sound) ou encore du génial Pole, fondateur du défunt label ~scape.

Faut-il parler de conscience, de super talent ? Aucune idée, Drawn and Quartered existe bel et bien au-delà des mots, de la chronique. Plus qu’une perle, Deadbeat lâche une bombe, qui pourra à elle-seule faire de 2011 une grande année pour la techno-dub. A coup sûr un des albums électroniques de l’année.

Le goût des autres :
9 Thibaut