Dossier

Goûte Mes Mix #25 : D/R/U/G/S

par Jeff, le 23 avril 2013

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Tracklist

  1. Mark E - Call Me (Dixon Edit) (Merc08)
  2. Peaking Lights - Beautiful Son (John Talabot's Acetate Dub) (Weird World)
  3. Locked Groove - Do It Anyway (Hotflush)
  4. Youandewan - 1988
  5. Fort Romeau - SW9 (Spectral Sound)
  6. D/R/U/G/S - Deception
  7. Machinedrum - No Respect (Lucky Me)
  8. Jokers Of The Scene - Black Mountie (Daniel Avery Remix) (Fools Gold Recs)
  9. Kolsch - Der Alte (Kompakt)
  10. The Source FT/Candi Station - You Got The Love (Streetwave)
  11. Radio Slave - N.I.N.A (Âme Remix) (Rekids)
  12. Saschienne - Grand Cru (Pachanga Boys Glam Drive (Kompakt)

Pour le commun des mortels, un voyage en train est l’occasion de se perdre dans ses pensées, de voir défiler du pays, de faire un gros roupillon ou de lire un bon bouquin en écoutant un peu de son. Mais pour Callum Wright, un voyage en train (en l’occurrence un aller-retour entre Londres et Manchester), c’est l’occasion rêvée de pondre un mix de derrière les fagots pour Goûte Mes Disques. En effet, à peine avions-nous contacté le producteur anglais qu’il répondait positivement à notre requête et nous livrait ce 25ème GMM que vous pouvez dès aujourd’hui télécharger pour pas un kopeck.

On est d’autant plus heureux d’obtenir une sélection mixée de D/R/U/G/S qu’on a la conviction que le producteur, encore relativement méconnu à l’heure actuelle, devrait exploser en 2013. En effet, il y a chez cet amateur du « chaos organisé » un talent fou qui ne demande qu’à s’exprimer devant le plus grand nombre. Et ça tombe plutôt bien, puisqu’on pourra découvrir dans quelques jours l’EP Elevate, qui n’est qu’une étape avant le petit tour par la case album prévu pour le second semestre – un album dont il nous dévoile en exclusivité un premier extrait au beau milieu de ce Goûte Mes Mix deep as fuck.

Mais plus que sa discographie présente ou récente, c’est le parcours de l’Anglais qui intrigue. Il s’en explique : « Pendant longtemps, je n’ai même pas compris que la dance music, c’était autre chose que David Guetta et compagnie. Mon truc à moi, c’était le post rock et l’ambiant. Des trucs comme Oneohtrix Point Never ou Mono. Et c’est probablement en écoutant un remixes de l’un de ces artistes que je suis tombé sur de la bonne came. A cet égard, des gens de chez Kompakt comme Superpitcher ou Gui Boratto ont eu une influence énorme sur moi. C’est ce mélange entre les paysages hérités du post-rock et de l’ambiant et les rythmiques 4/4 qui m’a converti ».

Et c’est vrai qu’on se retrouve dans cette description du principal intéressé, même si c’est à un autre artiste de chez Kompakt, en l'occurrence The Field, que D/R/U/G/S nous a fait instantanément penser le jour où on est tombés un peu par hasard sur les imparables bouclées psychotropées de « Love/Lust ». Depuis ce jour, on attend patiemment que le producteur nous ponde son album. Et il est enfin là. Et ce ne fut pas une mince affaire.

Ce premier album sera en effet le bout du tunnel pour un mec qui, sans vraiment le laisser transparaître, s’est longtemps cherché en tant qu’artiste : « Déjà à l’époque de mon premier single, je ne savais pas ce je voulais en termes de production. Est-ce que je voulais faire de la musique de club ? Est-ce que je voulais explorer l’aspect plus collaboratif de la chose, avec un groupe ? Il m’a fallu pas mal de temps pour comprendre ce que je recherchais, pour au bout du compte revenir à la case départ, à savoir ne pas s’en faire et suivre mes instincts. Mon album sera au final le reflet de ce processus, partagé entre morceaux pour les clubs et d’autres choses moins structurées, plus aériennes. »

Et si on ne va pas encore se prononcer sur les vertus d’un album qu’on imagine déjà énorme (un peu à l’image du l’EP Elevate susmentionné), on peut d’ores et déjà vous garantir sur facture que le mix que nous a livré D/R/U/G/S est l’un de tous meilleurs de notre série. En même temps, en conviant Locked Groove, Machinedrum ou Fort Romeau et en incluant des remixes indémodables de Âme, Dixon ou John Talabot (respectivement pour Radio Slave, Mark E et Peaking Lights), on a la garantie de se prendre un set caméléon, qui fait la part belle aux grooves câlins, qui convient très bien à une écoute tranquille dans son salon mais dont on aurait pas trop de mal à imaginer les ravages un samedi soir – ou plutôt un dimanche matin.