Smalhans

Lindstrøm

Feedelity – 2012
par Jeff, le 5 novembre 2012
9

La dernière fois que Hans-Peter Lindstrøm nous en a vraiment foutu plein les esgourdes pour quelques euros seulement, c’était en 2008. Sur son label Feedelity Recordings, le jovial Norvégien nous sortait Where You Go I Go Too, album qui valait l’investissement pour son seul morceau-titre, monumental à bien des égards. Plus de trente minutes de délire cosmique, une montée en puissance folle et une explosion de synthés cataclysmique qui vous faisait penser que l’on tenait probablement l’un des meilleurs titres de la longue histoire du nu-disco. Et après des écoutes répétées, on a eu la confirmation que notre premier avis tenait sacrément la route. Ont alors suivi deux albums honnêtes dans le chef du pilier de la scène, l’un en compagnie de la chanteuse Christabelle et un autre où il explorait un côté plus pop de sa personnalité. Mais pas vraiment de quoi nous faire danser le slibard sur la tête. Mais en cette fin d’année, c’est un Lindstrøm remonté comme jamais qui nous revient, avec ce que l’on peut déjà considérer comme le meilleur album de sa discographie. Et un disque qui risque fort d’être considéré comme un classique du genre.

Il faut dire que Hans-Peter Lindstrøm ne fait pas les choses à moitié sur Smalhans. Car derrière cette pochette aussi troublante qu’austère se cache un défèrlement d’ondes positives, de claviers virevoltants et de gimmicks rythmiques tous plus efficace les uns que les autres. Faut-il voir dans cette réussite de tous les instants l’apport du compatriote Todd Terje, qui produit ce Smalhans et dont le travail en solitaire n’a jamais été aussi impeccable. En effet, avec l’EP Ragysh, Todd Terje a atteint l’année dernière une forme d’efficacité redoutable qu’on ne lui connaissait pas auparavant, et il semble évident qu’il n’a pas hésité à partager avec son pote Lindstrøm quelques uns de ces meilleurs effets de manche. En effet, sur les six titres que compte ce troisième album en solitaire, il est bien difficile de s’ennuyer. Car si l’on a parfois pu taxer le nu-disco de genre superficiel juste bon à faire dandiner des hordes de bobos qui n’y connaissent que pouic à la (bonne) musique électronique, Smalhans s’impose ici comme le disque populaire par excellence, qui lorgne parfois vers le genre de sucreries auxquelles nous avait habitué les deux de Royksopp à une époque où ils nous intéressaient encore. Quant au géniteur de Smalhans, on a envie de le voir comme le producteur nu-disco aujourd’hui capable de réconcilier ambitions arty et velléités grand public; passé, présent et futur.

Mais surtout, bien loin du côté plan-plan et nombriliste de certaines productions qui s’auto-combustionnent à trop scruter le cosmos, Smalhans est un disque d’une simplicité désarmante et dont la finalité semble être de cartonner dans l’obscurité des clubs. Et franchement, difficile de donner tort aux six titres ici dévoilés, tous plus solides les uns que les autres. Difficile de ne pas entrevoir le carton plein...

Le goût des autres :
9 Aurélien 8 Soul Brotha