Concert

Pukkelpop 2010

Kiewit, le 19 août 2010
par Jeff, le 6 septembre 2010


Queen Of The Stone Age

C’est avec l’oeil brillant et le teint verdâtre que Josh Homme est monté sur scène ce samedi soir une bouteille de vodka à la main. Manifestement, la fête avait commencé depuis un petit moment pour le bonhomme qui arbore désormais les mêmes traits bouffis qu’un Elvis sur le tard. Au vu de cet état peu engageant, l’on pouvait s’attendre à une prestation plus que moyenne, d’autant plus que l’organisation du festival laissait présumer que les Queens Of The Stone Age étaient en fait là pour tester sur nous, cobayes notoires, un tas de bricoles à venir sur leur nouvel album. Fuir ou pas ?

Heureusement, il n’a pas fallu trois secondes bourdonnantes de « Feel Good Hit of the Summer » pour convaincre tout le monde que la rencontre allait être sévèrement plus pimentée. S’enchainent alors à un rythme époustouflant les meilleurs machines de guerres de Rated R, Song for the Deaf, Lullabies to Paralyze et Era Vulgaris dans un set donnant la part belle aux classiques des premières années : une consécration pour ceux qui avaient vu Garcia plays Kyuss deux jours plus tôt ! Du très lourd ! Homme rappelle que sa première tournée européenne avait commencé dix ans plus tôt par le Pukkelpop avant de proposer sa bouteille à la foule et d’achever le concert en apothéose avec « Go With the Flow », « No One Knows » et une gigantesque « Song for the Dead » qui laissa tout le monde pantois.

Même si le show a été amputé d’une bonne dizaine de minutes et que les vannes de Homme étaient potentiellement téléphonées, la puissance du son estampillé Palm Spring, CA à tout retourné sur son passage en créant par la même occasion un des meilleurs souvenirs de cette édition 2010.

Romain

Jonsi

Pukkelpop, terre de contraste. Quelques minutes après le minimum syndical de Queens Of The Stone Age sur la grande scène (un minimum qui reste bien au-dessus du maximum de 90% des groupes programmés cette année), nous voilà par un heureux hasard dans un Marquee presque déserté à cette heure pourtant pas si tardive. Est-ce la fatigue des trois jours ou le peu d’intérêt porté par le public flamand aux excursions solitaires du chanteur de Sigur Ros ? Toujours est-il qu’on ne se bat pas pour assister au concert de Jonsi, ce qui est assez curieux quand on connait la réputation du bonhomme sur scène.

D’ailleurs, si Go, son premier album solo, ne nous a qu’à moitié convaincu, force est de constater que c’est sur scène que la musique de l’Islandais donne toute sa mesure, surtout associée à un light show de toute beauté. Habillé tel un shaman des temps modernes, récitant ses incantations devant un écran géant où s’anime une nature féerique, Jonsi nous transporte dans son univers, et parviendra même à créer un climax phénoménal le temps de « Grow Til Tall », recréant une véritable tempête sur scène. Rarement écran et lumière auront à ce point servi la musique sur scène.

Une conclusion parfaite et surprenante de grâce pour un festival qui en aura un peu manqué pour son 25ème anniversaire.

Popop