Concert

Dour Festival 2012

Dour, Site de la Machine à Feu, le 12 juillet 2012
par Jeff, le 27 juillet 2012

Leçon n° 13 : Franz Ferdinand toute sa carrière ses tubes d’antan avec succès recyclera

Il y a quelque chose d’à la fois triste et jouissif à regarder Franz Ferdinand se démener sur la Main Stage devant un public pas refroidi par la première pluie battante de ces quatre jours de festival. D’un côté, il y à cette joie de voir les Ecossais enchaîner ces tubes désormais intemporels devant un public qui n’attend que ça. De l’autre, il y a une certaine tristesse quand on se dit que ceux-ci ont presque tous une dizaine d’années au compteur. Jamais vraiment passés par la case « groupe prometteur » pour être directement propulsés dans la catégorie poids lourd, jamais Alex Kapranos et les siens n’auront été en mesure de rééditer le carton plein du premier album, un peu comme Bloc Party, autre groupe qui truste les gros caractères des affiches malgré une discographie pas bien bandante si l'on enlève le premier album. Ceci étant, si l'on enlève le look absolument immonde d'Alex Kapranos, on peut dire que ce concert de Franz Ferdinand fut une réussite. Et en festival, c'est toujours ça de gagné.

 

Leçon n° 14 : The Rapture toujours d’aplomb te remettra

A l’origine, ce Dour Festival, on voulait le terminer par la prestation d’Atari Teenage Riot.son digital hardcore bouillonant et apocalyptique résumant finalement assez bien le sentiment laissé par ces quatre journées de lutte féroce contre les éléments sur un site que la fine équipe de GMD a rebaptisé Circuit Jules Tacheny – les amateurs du Superbiker de Mettet qui nous lisent apprécieront et comprendront. Mais face à l’épuisement, c’est au concert de The Rapture que nous avons décidé d’abandonner nos dernières calories et nos derniers tickets boissons. Il faut dire qu’en plus de nous avoir sorti un album plutôt calé sur le groove que sur le post-punk, le groupe nous avait déjà démontré cette année que la machine scénique était sacrément rodée. Et puis on se faisait une fête de retrouver Gabriel Andruzzi, claviériste qui, dès qu’il s’empare de son saxophone, fait tout son possible pour nous faire croire qu’il aimerait tant participer à la tournée de reformation de Wham. Bref, on était dans de bonnes dispositions. Et les Américains nous l’ont bien rendu avec un concert impeccable en tous points. Du son impeccable au public déchaîné en passant par la setlist alternant ancien et nouveau avec une rare efficacité, tous les éléments étaient réunis pour qu’on oublie que ça faisait quand même 4 jours qu’on était sur l’Île de Koh-Lanta et qu’on attendait qu’une chose : que cette canaille crollée de Denis Brognart nous renvoie à la maison comme des malpropres. Alors The Rapture, meilleur concert du festival ? C’est fort possible.

Leçon n° 15 : Organisateur, une affiche hip hop comme celle-ci chaque année tu programmeras

A une époque pas si lointaine que cela, les festivals étaient « rock ». Depuis quelques années, ils sont « summer ». Quant aux affiches, elles ont souvent tendance à être plus indigestes qu’un doubitchou périmé. Et le hip hop de qualité y est souvent réduit à sa portion congrue. Mais il faut admettre que cette année, Alex Stevens a frappé un très grand coup en réunissant sur quatre jours quelques grands noms du rap game que l’on ne voit que trop rarement sur nos terres. En même temps, on peut comprendre la réticence des programmateurs à convier des rappeurs. En effet, trop souvent, un concert de rap est une expérience décevante qui ne rend qu’à peine juste au travail de production étalé sur une galette. Mais cette année, ils s’étaient tous donnés le mot les bougres. De la logorrhée verbale de MF Doom à la classe internationale de Black Star en passant par les autres groupes mentionnés dans ce compte-rendu (à quoi il faut ajouter les prestations de The Pharcyde ou des Dilated Peoples auxquelles on n’a su assister), il y en a eu pour tous les goûts, avec une étonnante constante :  le niveau de qualité exceptionnel. Pour le coup, on dit big up.