TOMM¥ €A$H sacré nouveau roi de la sape

par Gwen, le 23 mars 2021

Même si sa dernière apparition notable date de 2019 (sur le titre "Who" de Modeselektor), cela n'empêche pas TOMM¥ €A$H de garnir son site de fripes de première bourre pour continuer à faire parler de lui. Après avoir fait appel à Rick Owens pour créer des t-shirts d'une étonnante sobriété et s'être associé avec Adidas pour mettre au point la seule paire de Superstar qui respecte la distanciation sociale, notre homme en remet une couche en collaborant avec Maison Margiela pour la minicollection la plus barrée de l'année, conçue comme un commentaire on ne peut plus littéral sur la société de consommation.

Comment faire son choix entre le pull marinière à manches démesurées (meilleur emballage pour netflixer) et les pantoufles en forme de miches de pain (les "loafers"... vous l'avez?)? Pour les moins nantis d'entre nous, il sera toujours possible de se rabattre sur le paquet de nouilles brandé au prix de 12€, à n'ouvrir qu'en cas d'extrême urgence (mais qui sera sans doute englouti sans sommation par un coloc en gueule de bois). Kanye West doit probablement verdir de jalousie face à toute cette débauche de luxe conceptuel.

Pour accompagner l'événement, l'Estonien nous gratifie aussi d'un nouveau morceau baptisé "Mute", un véritable banger de... 3 minutes 30 de silence complet. Selon ses explications, "pour la plupart d'entre nous, être éveillé signifie être bombardé par le son, spécifiquement organisé pour la consommation. Les bruits quotidiens de la rue, de la nature et de nos foyers sont constamment étouffés par tout ce que les algorithmes apportent. Au lieu des oiseaux, nous écoutons des podcasts ou tout ce qui a été enregistré au cours des 144 dernières années. Au lieu d'informations sur notre environnement, nos oreilles reçoivent un déversement continu de news qui nous garde attaché à une source d'anxiété constante. Durant cette situation de pandémie, elle se renforce encore plus, car la consommation de certains contenus est en train de remplacer ce qui reste de la «vraie vie»." À méditer...