Skepta : l'Amérique il veut l'avoir (mais l'aura-t-il ?)

par Jeff, le 25 octobre 2016

Tout va bien pour la clique Boy Better Know: Drake est devenu membre à part entière du crew (petit historique de la bromance ICI), Frisco a sorti un bon petit album cette année, JME continue d'être en haut de la chaîne alimentaire du grime et Wiley semble nous préparer un retour à la hauteur de son immense talent.

Quant à Skepta, tout auréolé de son Mercury Prize, il prend un peu ses distances avec un marché anglais qu'il n'a probablement pas envie de saturer jusqu'à l'écœurement. Mais il fait surtout marcher son carnet d'adresses aux States pour véritablement s'y installer. Ainsi ces derniers, le emcee anglais a multiplié les apparitions auprès d'artistes qui n'appartiennent pas à son habituelle garde rapprochée: le rookie Smoke Dawg, l'electron libre RiFF RaFF et la valeur très très sûre A$AP Rocky. On vous laisse découvrir ça avant de vous en dire plus.

Plusieurs constats s'imposent: d'abord, vu son copinage avec l'actuel boss du rap mondial, Skepta ne devrait pas avoir trop de mal à infiltrer le marché américain en se posant en 'caution grime' ou 'Britannique de service' chez des emcees ricains qu'on sait à la recherche permanente de chair à featurings. Et sur ce point, c'est plutôt une excellente nouvelle pour le portefeuille du gars.

Là où on est moins enthousiastes, c'est quand on écoute les titres sur lesquels il vient poser: déjà, les productions sont assez banales et bien moins intéressantes que sa première expérience significative outre-Atlantique, le suave "Ladies Hit Squad". Ensuite, et c'est là que ça nous les brise vraiment menu, Skepta se fond dans la masse et passe finalement assez inaperçu, alors qu'on a appris à l'aimer pour son flow félin et agressif. Bref, si ses rêves d'Amérique sont assez légitimes, on lui saurait gré d'un peu élever son niveau de jeu.