Sapé comme jamais, Skepta fait l'Américain et dévoile un nouvel extrait de son Konnichiwa

par Aurélien, le 15 février 2016

Difficile pour Skepta de cacher ses ambitions, notamment celle d'être bigger than London. En même temps, on voit difficilement comment il pourrait en être autrement : son "Shutdown" est l'un des plus gros singles sortis l'an dernier, tandis que "That's Not Me" avait marqué 2014 de son empreinte. Et sans vraiment forcer son talent, le daron du grime a même réussi à attirer l'attention de trendsetters d'envergure mondiale comme Kanye West et surtout Drake. Il fallait juste sortir au bon moment des morceaux dans la pure tradition du genre, avec leur lot d'infrabasses, de flows TGV, et de beats saccadés. Deux singles majeurs pour l'Anglais qui lui ont permis à lui et son écurie Boy Better Know de toucher un public plus large que les habituels cockneys en survet'.

Rester dans la tradition justement, ce n'est pas tout à fait ce dont le bougre a envie pour son nouvel album Konnichiwa à paraître au printemps prochain. Qui lui en voudrait après tout ? Très peu voudraient un plan-carrière à la Wiley, lui qui n'a jamais réussi à dépasser le plafond de verre malgré son statut de godfather. La preuve de ce qu'on raconte ? Sur son dernier single, "Ladies Hit Squad", Skepta est accompagné de D Double E (l'ex-Newham Generals) et d'A$AP Nest pour un résultat très américain dans le son, les textures et même la vibe PBR&B dont Drizzy s'est fait l'apôtre. Réussi, mais peu surprenant, surtout quand on sait que le titre a été diffusé en exclusivité dans l'émission OVO Sound Radio sur Beats 1.

Restons malgré tout honnêtes : si "Ladies Hit Squad" est un crossover de bonne facture entre rap US et grime anglais, c'est surtout son clip qui marque réellement les rétines. On y trouve des filles en bikini Burberry qui s'allument des joints gros comme des aubergines, des piscines remplies de néons pourpres et de lumières noires, et un trio de MCs qui ont enfilé leur plus belle veste Nike ACG blanche histoire de briller au milieu des poitrines généreuses. Un clip stylé et libidineux au possible, au service d'un Skepta certes peu ambitieux, mais clairement là où il a envie d'être après dix ans de carrière.