Sameer Ahmad est de retour, et il est dans une forme olympique

par Aurélien, le 2 mars 2017

Sameer Ahmad, tu le connais sûrement - en tout cas, on l'espère. Et si c'est le cas, tu sais aussi qu'on n'a pas parlé de son Perdants Magnifiques aussi longuement qu'il l'aurait fallu, avec à peine un petit paragraphe dans nos oubliés du premier semestre 2015. En fait, le quatrième disque du rappeur de Montpellier fait partie de ces petits miracles qu'on explique pas trop, de ces œuvres qui savent captiver instantanément et avec lesquelles se développe sur le long terme un véritable attachement.

La preuve, c'est que depuis sa sortie fin 2014, on n'a jamais complètement cessé d'y revenir. Mais bon, c'est pas comme si c'était complètement inexplicable : le père Ahmad n'a jamais poussé son sens de la formule aussi loin que sur ce projet, impeccablement mis en musique. Bref, il faut écouter, ou réécouter Perdants Magnifiques. Simplement parce que c'est un disque important et qu'on ne vous le dira jamais assez.

Courant 2016, le label Bad Cop Bad Cop avait commencé à préparer le terrain en annonçant qu'un nouvel album du rappeur était dans les tuyaux, précisant que ce nouveau projet serait très influencé par le Overly Dedicated de Kendrick Lamar, le Midnight Marauders d'A Tribe Called Quest et... le In A Silent Way de Miles Davis. Trois très gros disques qu'on vous invite vivement à revisiter avant d'embarquer dans son nouveau projet, baptisé Un Amour Suprême (on se sait, Sameer) : un album divisé en deux parties, dont la première est en ligne depuis quelques heures sous le nom de Jovontae EP. Et une fois de plus, le programme est exécuté avec un savoir-faire chirurgical.

Rien ne dépasse, la plume d'Ahmad est encore plus folle que dans nos souvenirs et le tout se pare d'une esthétique wavy et d'une production assez solide pour soutenir la comparaison avec les trois disques qui l'ont inspiré. Bref, on s'arrête là : on va plutôt s'octroyer le droit de parler de ces vingt superbes minutes dans un vrai papier, en pesant chaque mot et chaque verbe pour rendre honneur à ce jazz de G's qui place la barre très haut avec seulement une moitié d'album.

Pour info, la suite devrait arriver en courant d'été prochain et, autant l'admettre : on a déjà très hâte.