Rrose s'inspire de James Tenney sur son nouvel album

par Simon, le 10 mars 2015

Rrose n’a jamais été un artiste comme les autres. Si on exclut que le fait le producteur a changé de sexe pour devenir une femme (avec un résultat qui varie, selon les photos, entre Antony Hegarty, une bombe sexuelle et un shemale brésilien), sa techno est admirée pour les liens qu’elle entretient avec l’ambient et le minimalisme de darons. De quoi squatter les meilleurs labels du genre, de Sandwell District à Stroboscopic Artefacts (ainsi que son propre label, Eaux) tout en proposant un produit post-techno plutôt singulier. On ne s’étonne donc que très peu de voir l’Américaine se passionner pour James Tenney, énorme figure du minimalisme ricain aux côtés de John Cage ou Alvin Lucier, et, plus précisément pour Having Never Written A Note For Percussion, œuvre sortie en 1971 et consistant en la répétition d’un seul élément de percussion de sa forme la plus discrète à la plus fracassante.

Un gong de 80 cm et un tunnel de tram désaffecté de Washington plus tard, on se retrouve avec deux versions de l’enregistrement : une live et une studio, le tout pour un peu plus d’une heure de musique. Et si on est loin de ce qu’on peut attendre d’un tel passé techno, cette nouvelle œuvre de Rrose a le mérite d’explorer à merveille le spectre sonore offert par l’instrument et la localisation de l’enregistrement. Un travail audacieux, très abouti et extrêmement narratif  qui rappelle Z'ev ou le meilleur de Charlemagne Palestine et qui se précommande sur le bandcamp de Further Records. Et si la sortie n’est prévue que dans quatre jours, on se dépêcherait de commander si on était vous, 400 des 500 copies prévues étant déjà réservées. Pas étonnant à entendre le stream intégral ci-dessous.