RO James et la néo-soul : une histoire de canailles

par Amaury, le 29 novembre 2015

RCA Records voit débarquer dans son écurie un nouveau chapeau qui, malgré la ressemblance, n’est pas celui de D’Angelo. Au-delà du code vestimentaire, la fraîche recrue Ronnie « RO » James lui emprunte assurément quelques tics vocaux pour son premier single, « Permission ». Et effectivement, on a cru un moment entendre le maître Dee, époque Voodoo, se livrer à un pastiche R.Kelliesque, mais on aurait pu aussi le confondre avec un Frank Ocean noyé dans une ambiance étonnamment rétro, façon Maxwell. Pour le coup, RCA a visé juste en signant un artiste capable de composer avec plusieurs styles parmi les plus légitimes du genre, mais pas que.

RO James joue les cadors : pas question de se limiter à de simples inspirations. Il tire son art vers des coins plus sombres, plus sales — comme pouvaient le laisser entrevoir les titres de ses trois précédents EP, bien moins maîtrisés, Coke, Jack et Cadillacs. Ses plaintes suaves se déplient avec retenue sous le martèlement de quelques sonorités trap, dans une attitude encore plus hip-hop que celle de ses compères. Avoir une grandeur d’âme n'empêche donc pas d'être un caïd, fier et prétentieux.

Histoire de dévoiler un peu plus la tenue de son nouveau projet, James nous offre un autre avant-goût de ce qui devrait aboutir à un album, sans plus de détails, vers avril 2016.