Quand le Maybach Music Group craque son slip...

par Aurélien, le 27 janvier 2016

En décembre, il s'est passé un truc assez exceptionnel sur la planète hip-hop : Rick Ross a sorti un nouveau disque, Black Market - à ne pas confondre avec la chouette tape Black Dollar sortie peu avant. Rick Ross a donc sorti un disque et à peu près tout le monde s'en est foutu.

Il y a eu un espèce de black out total sur cet album, volontaire ou non, qui fait qu'il a été complètement absent de notre ligne éditoriale, comme de celle de médias un peu plus spécialisés. Non pas qu'on ait une quelconque vindicte à cracher à l'encontre de son petit dernier, qui est très loin d'être son pire projet. C'est juste qu'on s'en est foutu. Et qu'avec le recul et les réécoutes, c'est finalement très bien comme ça.

Pas sûr que Rozay l'ait entendu de cette oreille par contre : depuis quelques semaines, c'est franchement la fête du slip pour les fans du Maybach Music Group. Et si Black Market a été globalement peu évoqué, on sent que le patron a voulu maintenir la pression en envoyant ses protégés au charbon, histoire de rappeler au monde que le MMG a toujours des envies de domination mondiale. Du coup on s'est senti obligé de vous faire un petit récapitulatif des trois projets qui ont tout récemment envahi les internets, histoire de savoir à quoi vous en tenir.

Meek Mill - 4-4 EP

Les réjouissances, c'est Meek Mill qui les a lancées la semaine dernière. Et ça sonne presque comme une évidence : il est remonté comme un coucou le père Meeky, plus particulièrement depuis que le mec en chaise roulante de Degrassi lui a remis les pendules à l'heure. Bon, sans doute aussi parce que son dernier album a mine de rien pas mal marché, et que quand ce genre d'opportunités se présentent, il faut savoir battre le fer tant qu'il est chaud. En tout cas, ce 4-4 EP n'a d'autre prétention que de préparer le terrain pour Dreamchasers 4, un truc qui aura le très lourde tâche de faire au moins aussi fort que son aîné - pour rappel, la tape est l'une des plus populaires jamais uploadées de Datpiff.

À l'écoute de cet apéritif, pas de doute : Meek Mill est chaud. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il conserve cette forme olympique tout au long du projet. Difficile de ne pas rester confiants à l'écoute de "Pray For 'Em".

Stalley - Saving Yusuf

Stalley, on l'aime beaucoup. Mais on aura jamais fini d'avoir mal pour lui : il n'occupera jamais l'espace médiatique autant qu'on le voudrait et il ne braquera jamais les charts non plus. Il demeure donc cet éternel average good qui continue de sortir des projets de bonne qualité, à intervalles réguliers. C'est la raison pour laquelle chaque nouveau disque du barbu sera toujours une excellente nouvelle au milieu d'une journée flinguée.

Deux ans après Ohio, c'est au format mixtape que le barbu a fait son grand retour cette semaine, avec un Saving Yusuf qui renoue avec les ambiances du premier album. Comme d'habitude, c'est bien laidback et ça se laisse écouter bien tranquillement même si ça ne réinvente pas le son Stalley. Mais ne boudons pas notre plaisir : l'alchimie avec les beats de Rashad et Black Diamond est toujours optimale. Comme quoi, il n'en faut pas beaucoup pour faire tenir debout un projet.

Rockie Fresh - The Night I Went To...

On a eu beaucoup de mal à cacher notre surprise sur ce coup-là : Rockie Fresh est ressorti de nulle part. Et en 2016, ça semble presque anachronique : autrefois, le rookie était promis à un brillant avenir, avec son ton pop assumé et sa solide équipe de producteurs, parmi lesquels Lunice. Pourtant, le MC s'est très vite retrouvé à la trappe malgré deux projets remarqués en solo, Electric Highway et The Birthday Tape. Un peu dommage quand on sait qu'il lui aurait fallu peu de choses pour être le Kid Cudi de la bande à Rozay.

Mais on ne sera pas dupe : difficile de voir en The Night I Went To... autre chose que l'album qui n'a jamais trouvé sa place dans l'agenda de sorties de MMG. C'est un projet carré, fini et structuré, qui ne mérite absolument pas l'appellation mixtape. On ressent beaucoup trop le cahier des charges qui a pesé sur les envies du bonhomme. Difficile en tout cas d'expliquer autrement la présence d'Ed Sheeran ou de Chris Brown ici, d'autant que les deux popstars ne sont pas habituées à figurer sur des projets de cette nature.

À notre grande surprise pourtant, ça reste bien gaulé et plutôt solide, avec quelques singles honnêtes doublés d'un vrai potentiel grand public. Bon, c'est certain par contre que ça se serait pas écoulé autant qu'un projet estampillé Travi$ Scott ou Rae Sremmurd dans les bacs à disques. En fait, ce genre de disque a trop d'années de retard sur la concurrence pour arriver à se tailler la part du lion.