Love lockdown #10 : The Weeknd - House Of Balloons

par Ruben, le 7 avril 2020

Un confinement, ça laisse du temps. Du temps pour ranger des trucs, comme les dossiers sur son bureau, son placard à épices ou la pile de draps, mais aussi du temps pour un autre type de tri. Pourquoi ne pas se poser sur son canapé, le regard plongé dans le vide, et laisser sa mémoire choisir un disque pour en parler moins à travers le prisme de la raison que celui du cœur ? Nous, c'est ce qu'on a décidé de faire.

The Weeknd a sorti son quatrième album studio After Hours tout récemment. Le moment semblait donc opportun pour revenir sur le tout premier projet du crooner canadien, la mixtape House Of Balloons, sortie en 2011.

À l’époque, en bon babtou fragile que j'étais (et que je suis toujours), je suis tombé sous le charme de ce mélange de rap et de r&b plein d'introspection et de spleen, introduit notamment par Drake sur le marché du rap américain avec le le majestueux Take Care – j’irai même jusqu’à porter un t-shirt OVO lors de son concert parisien pour le Club Paradise Tour. Alors évidemment, lorsque la maison de disque de Drake, dont je scrute les moindres mouvements, tweete un mystérieux lien accompagné d’un message solennel « THE WEEKND * HOUSE OF BALLOONS~: Download HERE », je me retrouve en moins de temps qu'il ne faut pour le dire sur Datpiff. Nous sommes le 21 mars 2011 et je découvre The Weeknd. Et je suis convaincu que vous êtes comme moi : vous n'avez pas oublié ce moment où vous l'avez entendu chanter pour la première fois.

En lançant lHouse of Balloons, dès les premières notes de « High For This », on sent que The Weeknd est destiné à faire de grandes choses. Je me souviens encore être abasourdi par l’incroyable fraîcheur de titres comme « What You Need », « Wicked Games » mais surtout « The Morning » qui, encore aujourd’hui, reste mon titre préféré du Canadien ; ce moment où les 808 entrent en jeu et qu’il clame « all that money, the money is the motive » me prend aux tripes à chaque fois. Au-delà de ce plaisir purement personnel, « The Morning » incarne surtout à la perfection l’univers de The Weeknd : des textes légèrement machos qui font mouche auprès de la gent masculine, une voix sensuelle pour les demoiselles, le tout porté par un flow mi-chanté mi-rappé qui navigue sur des parties instrumentales empruntant de nombreuses choses à la trap, mais dont on a vite compris qu'elle la projetaient dans le turfu. À Toronto, en 2011, c’est le cocktail de la réussite.

Malgré la déceptions, After Hours aura le mérite de confirmer une chose: House Of Balloons reste mon projet préféré de The Weeknd - et objectivement son plus fort. En plus de marquer le début de la carrière d’une icône de la pop contemporaine, la mixtape est, encore aujourd'hui, un petit bijou de hip-hop alternatif qu’il faut chérir et, surtout, prendre le temps de (re)découvrir en cette période de quarantaine forcée.

Les autres Love lockdown :

Love lockdown #1 : Emerson, Lake & Palmer - Trilogy
Love lockdown #2 : Grits - The Art of Translation
Love lockdown #3 : Lil Ugly Mane - Mista Thug Isolation
Love lockdown #4 : Nicki Minaj - Pink Friday
Love lockdown #5 : William Sheller - Lux Aeterna
Love lockdown #6 : Luc Ferrari - Didascalies 2
Love lockdown #7 : Ice Cube - Raw Footage
Love lockdown #8 : Clues - Clues
Love lockdown #9 : Alain Kan - Heureusement en France on ne se drogue pas