La polémique OrelSan

par Jeff, le 27 mars 2009

Si vous n'avez pas encore entendu parler d'Orelsan, ça ne saurait trop tarder. Alors que notre chronique de son premier album s'apprête à être publiée, le rappeur français, que la presse n'hésite pas à comparer à Mike Skinner (The Streets) ou Eminem, est empêtré dans une bien gênante polémique. Au centre des débats acharnés, sa chanson "Sale Pute", un titre produit il y a trois ans et qui ne figure pas sur le très bon album de l'artiste.

Dans la vidéo visible ci-dessous, le rappeur rentre dans la peau d'un jeune homme trompé dont les états d'âme amers ne sont pas du goût de certaines féministes. Faut dire qu'avec des répliques telles que "T'es juste bonne à te faire péter le rectum" ou le magnifique "On verra comment tu suces quand je te déboîterai la mâchoire", il y a de quoi choquer les chastes oreilles.

Relayée par la blogosphère, la polémique ne fait qu'enfler depuis quelques jours, à tel point qu'ils (et surtout elles) sont nombreux à demander la déprogrammation du rappeur au Printemps de Bourges. Si la direction du festival a fait savoir dans un communiqué qu'elle maintenait le concert, indiquant "avoir engagé ce jeune artiste pour une prestation artistique qui, comme son album, n'inclut pas cette chanson et ne véhicule pas ce type de message.", le son de cloche n'est pas le même du côté des Nuits Botanique où le concert d'Orelsan dans le cadre du festival bruxellois vient d'être purement et simplement annulé, l'organisation avançant que "le contenu de certains textes circulant sur internet et ne figurant pas sur le disque de Orelsan nous ont été révélés à l'annonce du concert et nous ont conduits à retirer ce projet de notre affiche."

Evidemment, face à cette tempête (dans un verre d'eau), le label de l'artiste s'est lui aussi fendu d'un petit communiqué qui vient de tomber:

"Cette oeuvre de fiction a été créée dans des conditions très spécifiques relatives à une rupture sentimentale. (...) Nous sommes alors exclusivement dans l'expression d'une pulsion que toute personne à qui ce type de mésaventure serait arrivé aurait pu être amené à ressentir dans ce genre de situation. En aucun cas ce texte n'est une lettre de menaces, une promesse de violence ou une apologie du passage à l'acte. Comme toute création artistique, aussi violente soit elle, cette narration ne peut et ne doit pas être sortie de son contexte. Conscient que cette chanson puisse heurter, OrelSan a décidé il y a quelques mois de ne pas la faire figurer dans son album ni dans ses concerts, ne souhaitant l'imposer à personne. Nous sommes désolés que ce texte ait pu choquer certaines personnes. En aucun cas OrelSan ne se pose en agresseur de la gent féminine."

À chacun de se faire sa petite idée, mais à GMD on est plutôt d'avis qu'il faut prendre cette vidéo au second, voire troisième ou quatrième degré, qu'Orelsan donne dans l'énorme caricature et que certaines chiennes de garde ne sont pas forcément connues pour leur sens de l'humour légendaire.