La compilation Inutile de Fuir met du gabber dans les épinards

par Aurélien, le 3 mars 2017

On préfère te prévenir : cet article va parler de gabber, de hardstyle et toute cette galaxie de genres qu'on ne maîtrise pas et qui ont fait malgré eux les grandes heures de l'émission Strip Tease. On imagine sans mal que tu puisses détester ce qui va suivre. À ce titre, considère plutôt cette news comme le gros godemiché rose qui vient briser une monotonie bien installée, entre un article sur Thundercat et un autre sur Thee Oh Sees. Car c'est finalement ça aussi, le métier de journaliste amat' : c'est s'offrir des parenthèses saugrenues, prendre des risques et ouvrir les horizons de ses lecteurs. Même si c'est parfois au prix de quelques crachats. 

On est donc venus faire le point sur le travail de la clique Casual Gabberz. D'abord, car ils forment une chouette bande de fêtards aux noms tous plus légendaires les uns que les autres. Ensuite parce que Paul Seul, Von Bikräv, Evil Grimace, Aprile et Claude Murder animent depuis quelques années des soirées sur Paris en forme de revival des grandes soirées hardcore qui séviss(ai)ent aux Pays-Bas. Et qui, il faut l'admettre, rencontre un certain succès chez une clientèle de plus en plus jeune. Et tout ça en attirant la curiosité de mecs qu'on aime beaucoup, beaucoup - et qu'on voyait pas trop s'incruster ici.

Et à ce petit jeu, la famille DFHDGB a encore frappé un grand coup : c'est à Paul Seul que l'on doit l'instrumentale du "VLV" de L.O.A.S, avec ses gros relents de rave party de fin du monde.

Profitant de ce petit succès, l'équipe parisienne s'est donc offert un luxe : rassembler l'équipe et tous les copains qui gravitent autour pour sortir sa première compilation. Et sur le bien-nommé Inutile de Fuir, il y a du beau monde au balcon : au milieu d'une grosse troupe de noms résolument forains qu'on ne connait ni d'Eve, ni d'Adam, on peut croiser celui de gens comme Krampf, Butter Bullets, KesmoCanblaster, DJ Orgasmic, ou encore Panteros666. Des noms globalement bien loin de leur zone de confort pour, au final, une compilation qui s'étale sur pas moins de cinquante-et-un titres (!) qui vont prendre un malin plaisir à faire pleurer ton caisson de basse et te donner des raideurs à la nuque. C'est tes voisins qui vont être contents, tiens. 

Inutile de Fuir, c'est donc une vraie curiosité et une récréation inespérée pour des producteurs bien installés et de parfaits inconnus qui veulent ressusciter et dépoussiérer le son des compilations Thunderdome, avec un côté totalement spontané qu'on avait plus entendu depuis les grandes heures de la fidget house. Bref, le pari est réussi : Inutile de Fuir est LE plaisir coupable dont on ne se voyait pas parler ici avec autant de sérieux. Et c'est sans doute pour ça aussi que ce truc est indispensable.