Halo Maud continue de nous redonner foi en l'expression "chanson française"

par Hugo, le 19 février 2018

Dans les leçons à tirer de l’année 2017, c’est avec un enthousiasme empreint d’un chauvinisme abject qu’on claironnait que la chanson francophone refoule de moins en moins du croupion en ce moment. Preuve en sont par exemples Forever Pavot, Aquaserge, Canari, Cheveu, Bertrand Burgalat, Barbagallo, Laure Briard, les labels Born Bad Records et La Souterraine, ou encore ce grand connard de Laurent Voulzy.

Au rayon nouvelles têtes, Halo Maud sera aussi à surveiller de très près cette année. Avec un simple EP au compteur et une solide réputation en live, elle suscite déjà autant d’espoirs dans l’hexagone que les pointes de vitesse de Kylian Mbappé. Voyez sur ce live l’intelligence dans l’usage du chant, sa sensuelle singularité, au timbre évoquant Bjork comme Melody Prochet. Notez aussi le solo de guitare à la fin, dont l’efficacité n’a d’égal que son minimalisme.

« Je suis une île », son premier album, sortira le 25 mai prochain. A en juger par son premier extrait « tu sais comme je suis », le chant d’Halo Maud semble s’être plus que jamais affranchi de la musicalité moindre de la langue française. Une musique qui s’exprime avec l’allégresse des choses légères. Clairement pas le genre de morceau à poser pendant la troisième mi-temps avec tes potes du rugby. Juste une complainte délicate, qui saura pincer sournoisement les cœurs frêles dans leurs moments de mélancolie les plus ambivalents.